Une première québécoise arbitre en 105 ans et un amateur en vedette

Diane Barabe (Golf Quebec)

Elle est toute menue, mais elle commande le respect des 156 participants cette semaine à l’Omnium canadien RBC. Elle peut même les faire frémir.

Rencontrez Diane Barabé qui marque l’histoire à sa façon.

Elle devient la première Québécoise et seulement la deuxième Canadienne après Ann Edgar à agir à titre d’arbitre (lire officielle) dans les 105 ans du championnat national associé à la grande PGA.

La mère de trois enfants et grand-mère à six occasions revenait de Pinehurst lorsque le téléphone a sonné chez elle à Granby voilà deux semaines. Responsable des règles à Golf Canada, Dale Jackson était au bout du fil.

«J’étais certaine qu’on voulait prendre des nouvelles afin de savoir comment tout avait fonctionné à l’Omnium des États-Unis féminin», a déclaré celle qui avait été recrutée par la USGA, pour une deuxième fois de suite.

Erreur!

On voulait plutôt lui annoncer que le comité de l’Omnium l’avait sélectionnée à Royal Montréal en raison de sa compétence.

Sachez que Madame Barabé a été certifiée par l’auguste Royal & Ancient d’Écosse.

Humble, elle refuse de donner sa note qui a été de très haute distinction malgré la complexité du golf regroupant 1200 décisions quand même.

Sa réaction à cette offre rarissime?

«Imaginez donc que je lui ai dit en premier que je n’étais pas disponible étant en fonction au Championnat canadien amateur féminin en Ontario en même temps», a-t-elle raconté en riant.

Bien sûr que la retraitée du service d’administration au Cégep de Granby ne regrette pas son changement. Ni son conjoint et son fils «qui ont demandé des billets».

«J’ai déjà dû avoir à intervenir dans deux situations et j’ai même obtenu un merci de Cameron Beckman», a-t-elle précisé toute heureuse.

Et ce genre d’accueil chaleureux est général.

«Tout le monde est gentil. Bref, je me sens comme «one of the boys!», a terminé Diane Barabé comme quoi ça va plus que rondement.

UN AMATEUR JOUE  MIEUX QUE LES PROS

Comme belle surprise, il ne se fait guère mieux.

Alors que le golf au pays surveillait David Hearn, auteur de 67, ainsi que Graham DeLaet et Mike Weir, qui ont suivi avec des 69 et 70 avec chacun un bogey au 18e, c’est Taylor Pendrith qui a fait le spectacle en ouverture de l’Omnium canadien RBC.

Sa spectaculaire carte de 65 place ce joueur des rangs amateurs en troisième position derrière Tim Petrovic et Michael Putnam, les comeneurs à six sous la normale.

Petrovic est un ancien vainqueur à la PGA qui sort de la liste des substituts.

«Je me souviens d’avoir disputé des Omniums du Québec dans les années 80», a-t-il spécifié.

Putnam a été parfait avec six oiselets contre aucun bogey.

«La texture du gazon ici est la même que chez moi dans l’État de Washington ce qui aide toujours», a-t-il admis.

Revenons à Pendrith, une véritable machine à birdies avec sept à sa fiche dont le dernier au 18e pour ajouter à la fête.

Le jeune homme est encore plus impressionnant avec sa puissance. Il a dépassé huit fois 300 verges des tertres de départ et même atteint 365 verges au huitième trou!

Ayoye!

Un sympathique colosse dont la vitesse de balle se situe entre 185 et 190 m/h – Bubba Watson et Dustin Johnson se situent à 181 et 180,5 pour l’année.

Pendrith a 23 ans et vient de Richmond Hill, Ontario.

Il a passé les quatre dernières années avec l’équipe de Kent State à la NCAA.

«Pas question de rien brusquer, mais comme j’ai obtenu mon diplôme ces récentes semaines, la normalité serait de devenir professionnel après l’été», a-t-il révélé.

Très bonne idée n’est-ce pas?

Lévesque joue 73

Tout est relatif dans la vie. La plupart des golfeurs qui remettent des cartes de plus trois sont généralement déçus et ils prennent immédiatement la direction du champ de pratique.

Ce ne fut pas le cas de Dave Lévesque qui a joué 73, trois au-dessus de la normale, et qui a vécu selon ses dires « une expérience incroyable ».

«Normalement, ça me prend un ou deux trous à me calmer, mais aujourd’hui, ça m’en a pris neuf et je pense que c’est normal compte tenu des circonstances, a déclaré un Lévesque très serein après sa première ronde. Le vent s’est élevé en fin d’après-midi, mais je me suis super bien battu sur mon deuxième neuf (les trous nos 1 à 9). »

Le Québécois a entrepris sa ronde en commettant un bogey, mais il s’est immédiatement repris avec un birdie au 11e.

Il a admis d’emblée qu’il avait commis quelques erreurs dans le choix de ses bâtons.

« Mais, j’ai déjà hâte à demain (vendredi) et c’est certain que je vais être là », a-t-il lancé avec son plus beau sourire.

Le cadet de Lévesque est Hugo Bernard, champion amateur du Québec en 2013, qui a préféré vivre l’expérience de l’Omnium canadien RBC en transportant un sac, plutôt que de défendre son titre, puisque le championnat amateur du Québec se tenait de mardi à vendredi sur le parcours Val-des-Lacs.

Le Montréalais Beon Yeong Lee a commis cinq bogeys et réussi trois birdies pour remettre une carte de 72, plus deux.

Tout comme Lévesque, le Québécois d’adoption, a entrepris sa ronde en après-midi au 10e trou.

POUR COMPARER AVEC VOTRE PARCOURS…

La différence dans les conditions à Royal Montréal entre la Coupe des Présidents en 2007 et cette année n’est pas la distance réduite de seulement 18 verges pour passer à 7153 verges, ce qui reste long avec seulement deux normales cinq ne l’oublions pas.

Elle se situe en bordure des allées quand même généreuses. L’herbe longue a été coupée à trois pouces, trois pouces et demi.

Voilà qui est beaucoup moins sévère que lors de la Coupe des Présidents et qu’à l’Omnium de 1997.

Greg Norman y avait enfoui un bâton du côté du manche et celui-ci avait disparu dans «le foin», ce qui dit tout.

À propos des vastes verts de 5000 pieds carrés signés Rees Jones, ils ont la caractéristique d’être plus longs et profonds que larges, la vitesse était de 11,5 à l’échelle Stimpmeter lors du premier parcours et ne fera que grimper avec la circulation des joueurs.

ILS SONT AU RENDEZ-VOUS

Mis à part John Daly (76), Dustin Johnson (74) et Camilo Villegas (73),  les noms connus ont somme toute accompli le travail.

On parle de Charl Schwartzel (66),  Jim Furyk (67), Graeme McDowell (68) ; Brandt Snedeker, Matt Kuchar, Vijay Singh et Retief Goosen (tous à 69), de même que Ernie Els (70).

Luke Donald a bouclé avec 71.

La qualification pour disputer les deux dernières rondes s’annonce pour être la normale de 140 après 36 trous.