Circuit LPGA

Une année fructueuse en perspective pour Alena Sharp

Selon un adage du golf, attribué à Bobby Jones, ce sport est pratiqué sur un parcours de cinq pouces et demi : « la distance entre vos oreilles ».

La Canadienne Alena Sharp est on ne peut plus d’accord.

Maintenant à sa 11e saison sur le Circuit de la LPGA, elle a depuis l’an dernier un coach mental, Mimi Peaks, qui conseille aussi Tony Robbins. Ce fut sa saison professionnelle la plus fructueuse. Elle n’a été victime du couperet que cinq fois en 26 tournois. Elle a aussi obtenu son premier top 10 depuis 2010 et son tout premier top 5, ce qui a lui a donné des gains de 270 000$ pour la saison.

Alors, quelle a été la différence?

« J’ai connu quelques années difficiles. Plus tu vieillis, plus tu penses et plus tu emmagasines de saletés dans ta tête, de dire Sharp en riant. Je suis en train de m’en débarrasser. Je crois maintenant que je suis assez bonne pour rivaliser avec les autres. »

Après avoir démarré du bon pied sur le Circuit de la LPGA, Sharp a eu un creux au milieu de sa carrière, étant contrainte à évoluer sur des mini-circuits. Elle aurait préféré éviter cette situation, mais ajoute qu’elle a beaucoup appris durant cette période.

En 2014, elle a repris du poil de la bête en remportant un tournoi du Circuit Symetra.

« De toute évidence, j’aurais aimé que ma carrière progresse plus vite, mais je sais que c’est mon sentier. Mon seul souhait, c’est de continuer à m’améliorer. »

Sharp reconnaît qu’elle se mettait beaucoup de pression et qu’elle se créait des ennuis en visant trop les résultats immédiats. Sa collaboration avec Peak et avec, depuis 2015, Tristan Mullally, entraîneur-chef de la formation féminine nationale d’Équipe Canada, lui a enseigné l’importance de ne pas trop vouloir en faire.

« Je me mets beaucoup de pression et parfois j’essaie trop fort », admet-elle. Aujourd’hui, l’atteinte de mes objectifs s’inscrit dans un processus. Je ne pense pas constamment à des résultats immédiats. »

Une autre Canadienne a aussi été une source d’inspiration.

Au dernier trou de la Classique Portland de la LPGA en août, Sharp a été l’une des premières personnes à s’approcher de Brooke Henderson et à asperger la golfeuse de 17 ans de champagne non alcoolisé.

Sharp trouve excitant et motivant d’être le témoin de la croissance d’Henderson comme personne et comme joueuse.

« Je pense avoir lu la semaine dernière qu’elle ne se considère pas comme une joueuse à sensation, ce qui était mon cas à l’époque, avant de me mettre à trop penser. Le fait de la côtoyer m’a rappelé cette vérité et cela et m’a aidée. Nous disputons des parties amicales ensemble et nous échangeons beaucoup. Nous avons de bons rapports. »

Ces bons rapports pourraient leur être profitables lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro où Sharp et Henderson pourraient représenter le Canada dans la compétition de golf.

Cela dit, la nouvelle attitude mentale de Sharp ne lui a pas fait perdre le contact avec la réalité.

« Je ne veux pas me créer des attentes trop élevées, mais il reste que c’est un objectif de taille. J’adorerais représenter le Canada, je suis convaincue que ce serait une expérience formidable. C’est un rêve que veut vivre chaque athlète. Ce serait génial d’interagir avec d’autres athlètes canadiens, et non seulement des golfeurs. »

Pour l’heure, Sharp doit continuer sur sa lancée de 2015. Elle fait partie du tableau de deux championnats majeurs sans avoir à se qualifier et elle est impatiente de s’attaquer à des parcours plus difficiles.

« J’ai évité le couperet [aux tournois majeurs], mais j’étais au bas du classement des qualifiées. Mon but, c’est de me donner une chance de remporter le titre. J’aime les parcours plus longs, ils conviennent davantage à mon jeu. Je suis persuadée que je peux faire mieux dans de tels tournois. »

À ses deux premières sorties en 2016, Sharp a évité le couperet une fois et l’a subie la fois suivante. Elle renouera avec le Circuit de la LPGA en Arizona dans quelques semaines. D’ici là, elle pourrait disputer quelques tournois du Cactus Tour.

« J’ai eu un départ correct cette année, dit-elle, mais j’ai l’impression que ce sera une saison fructueuse. »