Blog Notes de Golf Canada

Un mot du Président

Douglas Alexander (Golf Canada/ Claus Andersen)

Le samedi 9 février 2014, Douglas Alexander, de London en Ontario, a été nommé 111e président de Golf Canada. Voici le discours d’acceptation de M. Alexander, membre du London Hunt and Country Club.


Mesdames les anciennes présidentes, messieurs les anciens présidents, mesdames, messieurs,

Je vous remercie de votre accueil chaleureux et de l’honneur que vous me conférez en me confiant la présidence de cette prestigieuse association. Le golf est ma passion, et je suis convaincu que nous pourrons ensemble réaliser de grandes choses au cours de l’année qui vient.

Je vous communiquerai aujourd’hui mon opinion sur l’état actuel du golf et sur la prochaine année de Golf Canada. Mais avant de vous faire part de mes réflexions, permettez-moi de saluer la contribution de mon prédécesseur Mike Carroll.

Mike, Golf Canada te remercie de ton apport. Tu as exercé un leadership très efficace en une année où notre association a réalisé des progrès considérables. Notre bilan financier est le plus positif des dernières années, et tu nous as incités à nous pencher sur des questions d’une importance primordiale. La réunion, l’automne dernier à l’Île-du-Prince-Édouard, des chefs de file bénévoles provinciaux de l’industrie du golf a marqué, selon moi, un tournant dans l’affermissement de nos relations avec nos partenaires. Voilà une initiative qui aura des effets durables. Tu as été très généreux de ton temps – et j’en profite pour remercier également ton épouse Ann et ta famille. Tu nous as communiqué ta passion, ta sagesse et tes conseils. Je me réjouis de ce que tu continues à siéger au Conseil d’administration où j’entends profiter de tes avis et de ton soutien. Joignez-vous à moi pour remercier notre Président sortant Mike Carroll.

Comme vient de le mentionner Mike, je me suis initié au golf en très bas âge, en Écosse. Il ne fait donc aucun doute que mes opinions ont été pour une bonne part façonnées par mon apprentissage du golf là-bas et par la façon dont on pratique le golf dans mon pays d’origine.

En Écosse, le golf fait partie intrinsèque de notre culture. J’accompagnais le plus souvent possible ma grand-mère sur le parcours, ainsi que d’autres personnes qui sont encore des amis. En fin de journée, je jouais neuf trous en compagnie de mes parents. Le golf était une activité familiale prisée de tous, qui nous permettait de passer de bons moments ensemble. Cinquante années ont passé, mais la camaraderie et l’amitié demeurent à mes yeux la quintessence du golf.

En effet, voilà un sport qui permet de marcher pendant quelques heures avec des amis, de participer à une compétition fraternelle tout en bavardant et en riant, puis, la partie terminée, de s’asseoir ensemble autour d’une bière et d’un plat. Y a-t-il un sport plus profondément enraciné dans l’intégrité et l’esprit sportif, un sport où le joueur s’autopénalise et félicite son compagnon qui vient de réussir un bon coup? À mon avis, les qualités et les expériences de vie intrinsèques au golf n’ont rien perdu de leur force.

Personnellement, je me suis initié au golf à l’âge de cinq ans, mais que dire de mon ami Ed Ervasti qui, même s’il vient de célébrer son centenaire, joue quatre ou cinq fois par semaine et est encore déçu si son score n’est pas inférieur à son âge… Le golf, sport de toute une vie? Quel magnifique exemple! Pour Ed, compétition et camaraderie vont de pair. Qui oserait n’être pas d’accord?

Mais si le golf est un sport que nous adorons, qui attise notre passion, pourquoi y a-t-il des discussions sur les défis auxquels il est confronté et sur les changements qui s’imposent? Il y a deux semaines, au salon de la PGA, était lancé le concept de « Hack Golf » qui ne cesse depuis d’alimenter les conversations, comme on a d’ailleurs pu le constater ici même.

À mes yeux, le dialogue et la discussion seront toujours les bienvenus, mais ce que j’ai lu à propos de cette initiative me laisse songeur. Pourquoi demander aux adeptes ce qu’ils n’aiment pas ou voudraient changer plutôt que de les inviter à expliquer les origines de leur passion pour ce sport? Voilà un cas où la formulation de la question dicte le ton de la réponse.

Comme je l’ai dit, le golf repose sur des assises solides. Cela dit, peut-être y a-t-il place pour l’amélioration quant à notre façon de le pratiquer. On nous rebat les oreilles avec des facteurs comme le temps et le coût d’une partie, ou la longueur et le coefficient de difficulté des parcours. Je n’en pense pas moins que la plupart des communautés du pays sont en mesure de proposer de merveilleuses solutions de rechange.

Je suis en train de lire The Kingdom of Golf in America. L’auteur, Richard Moss, exprime des opinions intéressantes. Il affirme par exemple que le défi que propose inlassablement le golf fait partie de son charme. Comme il le dit, l’alpinisme ne deviendra pas plus populaire si l’on dynamite le sommet des montagnes. Le défi est là pour rester, ce qui ne signifie pas que nous ayons besoin de parcours de 7 000 verges avec des fosses profondes et des verts exagérément pénalisants.

C’est une question d’équilibre. Il faut être conscient des changements sociaux et culturels. À l’origine, le golf et les clubs étaient pour des amis une occasion de se rassembler. Aujourd’hui, nous pouvons tous – et les jeunes générations ne s’en privent pas – communiquer par le truchement des médias sociaux. Le nombre d’« amis » sur Facebook est devenu un point d’honneur.

Je pense que nous avons une conscience aigue de ce qui arrive dans la société. Nous passons moins de temps avec des amis et des êtres chers. Point n’est besoin maintenant d’aller dans un endroit déterminé pour communiquer avec des amis : la technologie s’en charge. Voilà un problème qui concerne davantage la culture que le golf, mais qui a néanmoins un impact sur notre sport.

Il m’apparaît primordial de respecter les traditions du golf, mais tout en restant en lien avec la société moderne. Cela signifie que nous devons protéger nos valeurs essentielles tout en nous adaptant aux changements culturels. Nous faisons des progrès, et il faut continuer d’aller de l’avant.

L’équipement est plus perfectionné que jamais. Une balle qui voyage mieux, un bâton plus facile à manier : voilà de quoi faire le bonheur du golfeur du dimanche. De plus, grâce aux efforts des professionnels de la PGA du Canada, l’enseignement, l’entraînement et les divers programmes ont atteint un taux d’efficacité sans précédent.

Une initiative comme « Partir des tertres avancés » rappelle au golfeur qu’il peut s’attaquer à un parcours à sa mesure. Bien sûr, nous rêvons tous d’imiter les golfeurs du Circuit de la PGA que nous voyons à l’œuvre le week-end à la télévision, mais le fait est que nous ne frappons pas la balle aussi loin qu’eux. Je dirais même qu’il est plus agréable de jouer au golf sur un parcours où les verts sont plus facilement accessibles.

L’expérience golfique varie selon l’état et la préparation du parcours. Encore une fois, la vaste majorité d’entre n’avons pas les aptitudes nécessaires pour jouer à Augusta. Par contre, l’automne dernier en Écosse, j’ai joué sur des verts qui ne devaient pas dépasser 10 à l’instrument de mesure Stimp, et nous nous sommes tous beaucoup amusés. Les parcours doivent être conçus pour le coefficient de plaisir et non de difficulté.

Les règles du golf sont essentielles pour préserver l’intégrité de la compétition. Je sais d’expérience, pour avoir participé à plusieurs tournois de club, provinciaux et nationaux, que les règles protègent l’ensemble des concurrents. Il est faux de prétendre que les règles ne sont que des trouble-fête, qui éloignent les adeptes potentiels.

Au golf, le facteur de handicap est le grand égalisateur. Tout golfeur, quel que soit son niveau d’habileté, peut jouer une partie en toute équité, une caractéristique propre à notre sport.

Il n’y a rien de mal à la compétition, mais à condition que le golfeur reste dans sa zone de confort. Chacun doit s’efforcer de s’améliorer, mais sans en ressentir un stress exagéré. Le défi doit rester agréable et constituer une expérience à partager entre amis.

Finalement, je pense que les clubs comprennent mieux les débouchés qui s’ouvrent à eux s’ils ouvrent leurs installations à tous les membres de la famille et mettent au point des programmes d’initiation des enfants au golf.

Je ne crois pas qu’il faille changer le golf pour le rendre plus agréable. L’important, c’est de mieux « vendre » l’expérience golfique en insistant sur les bons moments passés entre amis et membres de la famille, sur les valeurs, comme l’intégrité, que le golf peut inculquer à nos enfants.

Je sais que les personnes ici présentes sont prêtes à affronter les défis auxquels est confronté notre sport. Quand nous quitterons cette assemblée, nous devons être des chefs de file, des ambassadeurs. Après tout, si nous ne vantons pas les mérites du golf, qui le fera à notre place?

Au moment d’entreprendre mon mandat à la présidence, je fais le vœu de parler haut et fort pour notre sport. J’entends collaborer étroitement avec le Chef de la direction de Golf Canada Scott Simmons, le personnel, nos bénévoles et nos partenaires de l’industrie. En tant que chefs de file, il nous incombe, aux niveaux provincial et national et à celui des clubs, d’être les premiers ambassadeurs du golf en mettant en valeur ses qualités intrinsèques.

Permettez-moi maintenant de faire quelques commentaires sur ma vision de Golf Canada. On m’a souvent posé des questions à ce sujet ces dernières semaines. Je pourrais répondre que je n’ai pas une vision puisque nous partageons tous « Une Vision ». Je suis convaincu que la vision n’est pas du ressort individuel du président. Nous avons travaillé ensemble pour établir notre vision de l’avenir et, au cours des derniers jours, nous avons pu constater ensemble les progrès que nous avons réalisés et le chemin qu’il nous reste à parcourir.

Je suis à l’aise avec le rôle qui nous est dévolu en tant qu’Organisme national de sport et avec les quatre piliers qui le supportent – Participation, Excellence, Ressources, Interaction. Il importe pour nous tous de comprendre la signification d’Organisme national de sport et d’organisme directeur du golf dans notre pays. Les quatre piliers représentent les éléments principaux de notre plan stratégique; ils nous rappellent qu’il faut vaquer à notre tâche avec le plus grand sérieux.

Je souhaite prolonger les initiatives mises de l’avant par le président sortant Mike Carroll et les précédents conseils d’administration. Il est encourageant de constater que les dirigeants et le personnel de Golf Canada et des associations provinciales de golf travaillent de concert pour promouvoir, commercialiser et soutenir le golf. C’est en travaillant en synergie plutôt qu’individuellement que nous réussirons à créer l’impact le plus grand.

Je veux mieux comprendre comment nous pouvons collaborer avec tous nos partenaires de l’industrie du golf pour assurer le mieux-être de notre sport.

Je veux mieux comprendre les mesures prises par les propriétaires de terrain et les directeurs de club pour accueillir de nouveaux participants – et voir en quoi nous pouvons les aider.

Je veux mieux comprendre les mesures prises par les surintendants pour améliorer l’expérience du golfeur – et voir comment nous pouvons en faire la promotion.

Je suis aussi impatient de découvrir comment les professionnels de la PGA du Canada mettent sur pied des activités golfiques de qualité au niveau des clubs – et de voir comment nous pouvons les appuyer. Le golf a une merveilleuse histoire, et je veux contribuer à la raconter.

En terminant, permettez-moi de vous dire à quel point je trouve encourageant l’état du golf au Canada. Le golf est un sport formidable et il est toujours  le premier au Canada pour le taux de participation.

Nos athlètes peuvent rivaliser avec l’élite mondiale. Des héros sortent du lot, tel Graham DeLaet qui appartient à la super élite. Le Canada compte plus de représentants que jamais sur les trois grands circuits (PGA, LPGA, Web.com), et le Circuit de la PGA Canada a fait une excellente impression à son année inaugurale. Les membres d’Équipe Canada, la formation nationale amateur, remportent des victoires, et neuf de nos golfeurs et golfeuses occupent le top 100 du classement mondial amateur, y compris Brooke Henderson, 16 ans seulement. De plus, les Jeux olympiques approchent à grands pas, ce qui donnera encore plus de relief au golf.

Notre orientation est clairement définie, notre bilan financier est stable et nous nous sommes engagés à collaborer étroitement avec nos partenaires de tout le pays. Oui, les défis sont nombreux, mais je suis convaincu que nous saurons les relever. Ma confiance repose sur vous tous ici présents, nourrie par l’engagement et la passion que vous avez manifestés cette semaine.

Je suis impatient de travailler avec le Conseil d’administration. Je remercie sincèrement tous les bénévoles et membres du personnel qui ont consenti à donner de leur temps et de leur talent au cours de la prochaine année.

J’espère que tous les participants à l’Assemblée générale annuelle de cette année en garderont un souvenir positif et qu’ils rentreront chez eux avec la conviction que le golf possède plusieurs éléments qui en font un sport plus attrayant que ses concurrents.

J’invite toutes les personnes de cette assemblée à rechercher les occasions de faire une différence, dans leur province ou leur club. Saisissons toutes les chances qui nous sont données de mieux promouvoir ce grand sport qu’est le golf.

Cliquez ici pour consulter le Plan stratégique de Golf Canada.

doug