Ce n’est un secret pour personne, le chemin qui mène aux circuits de la PGA et de la LPGA est long et ardu, étroit, cahoteux et épuisant. C’est pourquoi si peu de golfeurs vont jusqu’au bout.
Il y a trois ans, Golf Canada a entrepris d’éliminer autant d’obstacles que possible sur cette route en mettant sur pied la Formation Jeune Pro, une branche de son programme Équipe Canada destinée à renforcer le soutien que reçoivent les athlètes quand ils deviennent professionnels.
« L’objectif est d’aider les joueurs durant leurs premières trois à cinq années de golf professionnel pour les mettre sur la bonne voie alors qu’ils commencent à gagner leur vie », explique Jeff Thompson, directeur en chef du sport à Golf Canada. Ils peuvent ensuite investir dans leur carrière tout en sachant reconnaître ce qui les a aidés en cours de route. Ils peuvent continuer à nous demander de les aider, mais ce sont eux, alors, qui paient pour cet appui, pas nous. »
La Formation Jeune Pro est administrée par Golf Canada et financée par la Fondation Golf Canada, ainsi que par ses partenaires fondateurs Canadien Pacifique et RBC, et ses partenaires de soutien Citi Canada et le Fonds destiné aux femmes de la Fondation Golf Canada. Depuis sa création, le programme a connu plusieurs changements positifs. L’appui financier, par exemple, a augmenté de plus de 56 % depuis la première année : alors qu’en 2014, la formation pouvait se partager environ 205 000 $ de ressources pour les entraîneurs et camps d’entraînement, les services de sciences du sport et les voyages, ce chiffre est passé à 304 000 $ en 2015, et son budget devrait être de 320 000 $ cette année. Cela signifie entre 40 000 $ et 50 000 $ par athlète, environ.
Martin Barnard, chef de la direction de la Fondation Golf Canada, précise qu’il ne suffit pas de lancer un paquet d’argent à des jeunes hommes et jeunes femmes.
« Il y a des athlètes qui ont reçu plein d’argent au fil des ans et ça n’a pas marché, dit-il. Ils n’ont pas encore réussi parce qu’ils ont 20 ans, ou même moins, et qu’on ne sait pas nécessairement, à cet âge-là, comment embaucher le meilleur entraîneur, comment réunir une équipe de soutien. Il y a des parents et des familles qui ont les meilleures intentions du monde, mais qui ne savent pas aider leurs jeunes à démarrer une carrière professionnelle. Nous leur fournissons l’expertise pour les guider. »
Les sciences du sport constituent un des principaux éléments que l’on a améliorés. Au départ, il y avait un groupe de spécialistes triés sur le volet pour aider tous les jeunes pros, mais on s’est rendu compte que chaque athlète avait des besoins particuliers.
« Il ne fallait pas essayer de former tout le monde dans le même moule, explique Thompson. Ce n’était pas la manière la plus efficace d’utiliser ces ressources. »
Le personnel d’encadrement et les entraîneurs travaillent avec chaque joueur désigné au début de l’année pour faire une analyse des lacunes – ils collaborent afin de cerner le meilleur usage des ressources pour chacun, en psychologie, nutrition, physiologie, biomécanique ou autrement. Golf Canada déniche ensuite les spécialistes qui peuvent le mieux répondre aux besoins de chaque athlète dans le cadre de son entraînement de base, ce qui ne se faisait pas auparavant. À l’origine, les spécialistes étaient regroupés en un endroit et les membres de la formation ne pouvaient pas tous en profiter.
Sue Kim (Herb Fung/ Golf Canada)
Le processus de sélection des membres de la formation s’est également perfectionné. On a établi des critères d’évaluation des candidats méritants, surtout axés sur des points de repère tirés du classement mondial. L’objectif est de transformer des jeunes bourrés de talent, mais peu dégrossis, en golfeurs du top 100.
« À la première année du programme, c’était difficile parce qu’il nous fallait choisir entre des joueurs qui en étaient à leur première ou deuxième année comme professionnels, et des amateurs qui arrivaient à ce niveau, rappelle Thompson. Je crois que nous avons évolué de ce côté-là. Nous allons surtout choisir des amateurs en transition. »
« Nous avons étudié une foule de données sur ce que devrait être la progression d’un golfeur pour atteindre le top 100 mondial, à partir de son entrée dans les rangs professionnels jusqu’à la cinquième ou sixième année de sa carrière, ajoute Thompson. Il y a toujours des exceptions, bien sûr, mais nous avons identifié des repères chez les joueurs de l’élite mondiale, des jalons indiquant le niveau souhaité pour l’athlète à la première année, à la deuxième et ainsi de suite, de manière à ce qu’il soit sur la bonne voie pour éventuellement se classer au top 100. »
Chez Golf Canada, on pense que la réussite de la Formation Jeune Pro percolera jusqu’à la base et aura un effet d’entraînement sur la relève. Plus l’on voit de golfeurs et golfeuses à la télé et dans les autres médias, mieux c’est.
« J’estime que c’est essentiel, affirme Thompson. Je pense que c’est ça qui inspire les enfants à essayer un nouveau sport. Une jeune battante comme Brooke Henderson inspire des tas de filles à s’initier au golf. »
À ce stade, la disponibilité des ressources limite la croissance de l’initiative Jeune Pro. Avec ses capacités actuelles, la formation peut soutenir six athlètes, mais les responsables souhaitent aider des groupes de 15 golfeurs et golfeuses à l’avenir. La clé, pour atteindre ce but, est l’entrée d’argent à la Fondation. Cela permettrait des engagements sur plusieurs années avec des équipiers motivés qui gardent le cap, et à mesure que ceux-ci seront autosuffisants, de nouveaux jeunes pros les remplaceront au sein de la formation.
Le chemin qui mène au golf d’élite est exigeant, mais Golf Canada espère que sa Formation Jeune Pro aidera à paver la voie pour les prochaines générations.
EN SAVOIR PLUS: Pour soutenir la Formation Jeune Pro et contribuer au développement du prochain contingent de stars canadiennes du golf, allez à golfcanada.ca/fondation.
Progrès de la formation jeune pro Cet article a été publié dans l’édition de mai 2016 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image à la gauche. |