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L’honneur du golf olympique est sauvé

Justin Rose (Chris Condon/ PGA TOUR/ IGF)

Il est à espérer que les grands absents olympiques avec Rory McIlroy, Jason Day, Dustin Johnson et Jordan Spieth en tête de liste vont inviter Justin Rose à souper. Ils doivent ajouter Henrik Stenson et Matt Kuchar aux mêmes agapes.

Les trois ont sauvé la face du golf de la façon qu’ils sont montés au podium.

Force est d’admettre que bouder Rio n’était pas très courtois, surtout lorsque ces Jeux marquent le retour du golf dans la grande famille olympique après 112 ans d’éclipse.

« Moi, je représente mon pays toutes les semaines lorsque je joue », avait même dit Adam Scott, un des ténors se butant à l’expérience des J.O.

LA RECETTE IDÉALE

Comme plusieurs, je suis un élève des Jeux de Montréal en olympisme et de Richard Garneau de même que Jo Malléjac.

Ayant depuis écrit sur tous les Jeux sauf 1980 en raison du boycott à Moscou, j’ai appris qu’il fallait absolument trois ingrédients pour faire lever le gâteau aux Jeux.

D’abord, il y a la qualité de la performance et l’Anglais Rose, le Suédois Stenson et l’Américain Kuchar obtiennent une très haute note en scellant les quatre jours avec des combinés de -16, -14 et -13.

À cela, il faut ajouter le spectacle avec le jeu serré, et on a été servi à souhait dans ce domaine.

Rose a pris l’avance au 15e trou de la journée finale avec l’oiselet avant d’être aussitôt rejoint par Stenson qui l’imitait au 16e.

Que demander de mieux pour l’intensité qu’un tournoi qui se décide à la limite?

C’est ce que Rose (67) a réussi en plaçant son troisième coup sur cette normale cinq à deux pieds du fanion pour le plus important oiselet depuis ses débuts au golf alors que Stenson (68), forcé de jouer d’audace pour maintenir la cadence à 22 pieds de distance, a commis le triple roulé pour le bogey.

Ajoutons Kuchar parmi les étoiles avec son 63 en conclusion.

Enfin, il ne faut pas oublier l’émotion et il en a eu plein qu’importe la couleur du métal décerné.

« Jamais de toute ma carrière que je suis aussi comblé par une victoire », de déclarer Rose, dont le palmarès inclut le titre de l’Omnium américain de 2013.

La fierté était contagieuse au podium suite à l’expérience.

« Je suis très heureux de ma médaille d’argent », de mentionner Stenson, vainqueur de l’Omnium britannique le mois passé.

« Depuis le temps que je joue au golf, je ne me souviens pas d’avoir été aussi content de finir 3e! », de renchérir Kuchar.

LA CRÉDIBILITÉ ÉTAIT EN JEU

Les retrouvailles du golf après les Jeux de 1904 à St. Louis ne sont pas terminées. Il reste les femmes à entrer en scène dès mercredi avec une participation massive de ses étoiles.

Parlant des grands noms, des mentions vont à Sergio Garcia avec un dernier effort de 66 pour rejoindre Bubba Watson au 8e rang. Patrick Reed a scellé avec 64 pour remonter 11e.

Chez les Canadiens, Graham DeLaet, candidat potentiel à une médaille se retrouvant à trois coups du bronze à mi-chemin, et David Hearn ont scellé en force avec 69 et 66 pour les 20e et 30e places à -4 et -1.

Avec la liste d’absents, ma crainte était que le podium soit l’affaire d’inconnus ce qui aurait été immensément défavorable pour l’avenir.

Mais non, grâce au brio de Rose, Stenson et Kuchar, trois compétiteurs respectés, le golf garde sa crédibilité ce qui est crucial, le retour n’étant confirmé que jusqu’en 2020.

En plus du repas, Rory et ses amis doivent payer le vin itou! Et du très bon comme il se doit.