Dans le but d’atteindre l’excellence, et ce, peu importe la discipline, je suis convaincu qu’il faut inévitablement atteindre un « gouffre personnel » pour atteindre ou revenir au sommet. Et si ce n’est pas le cas, se relever peut être pénible. Très pénible!
Prenons l’exemple de Dustin Johnson, qui est loin d’être pénible. D’une part, je respecte énormément son courage d’avoir annoncé ouvertement, la saison dernière, qu’il mettait une pause sur sa carrière afin de régler des problèmes personnels.
Peu importe la nature de ses problèmes, ils ont eu l’effet d’une claque au visage. Positivement, étant donné les succès actuels du long cogneur américain. Il semble être en paix avec son passé et surtout projette une belle assurance pour l’avenir, ce qui en fait un prétendant sérieux pour les tournois majeurs cette saison, en plus d’un robuste pilier pour représenter le pays de l’Oncle Sam (Coupe des Présidents, Coupe Ryder, Jeux olympiques).
Rory McIlroy est un autre exemple que je range dans le même classeur que Dustin Johnson. Ses pertes de contrôle en 2011 et en 2013 font en sorte qu’il a du faire face à l’adversité au grand jour, devant les médias, et ce, à une période où sa carrière était simplement au stade de l’inauguration. Maintenant au sommet de l’échelle mondiale golfique, le golfeur nord-irlandais remplit son rôle à merveille et la génération de golfeurs derrière lui laisse présager un futur excitant pour notre sport.
J’ai soulevé les exemples de Dustin Johnson et Rory McIlroy, mais sachez qu’il y en a une tonne dans le monde sportif professionnel. En résumé, selon moi, il est impératif de perdre à haut niveau dans la première moitié de sa carrière professionnelle. On apprend davantage dans la défaite que dans la victoire et ça forge évidemment le caractère d’un athlète.
Je ne sais pas si vous me voyez venir avec tout ça, mais voici ma question : est-ce que Tiger Woods a déjà connu des échecs au golf qui lui ont permis d’atteindre son « gouffre personnel »? Selon moi, la première véritable claque sportive au visage de Tiger a été celle de Y.E Yang, en 2009, lors du championnat de la PGA. Avant cette mésaventure, Tiger Woods était irréprochable, à tout point de vue. Et je crois que ça le rattrape malheureusement.
J’ai l’impression qu’il combat plus difficilement les embuches des dernières saisons et celle qu’il négocie présentement s’attaque à quelque chose d’identitaire. Alors, j’y vais d’une prédiction pour le Tournoi des Maîtres : nous serons déçus, mais pas surpris de sa performance.
Un dernier mot sur le tournoi de la semaine dernière. J’ai une statistique qui fera plaisir à ceux et celles qui croient que les sportifs sont trop grassement payés : après quelques trous de joués lors de la première journée, Thomas Bjorn a déclaré forfait pour le tournoi et recevra tout de même un chèque de 42 000 dollars … américains, s’il vous plaît! Selon Statistique Canada, c’est un peu plus de 52 000 dollars canadiens à l’heure actuel, soit environ 5000 $ de plus que le salaire moyen québécois. « Merci bonsouère! »
Du Blue Monster au parcours Copperhead
Les joueurs se dirigent maintenant sur la côte ouest floridienne pour y disputer le Championnat Valspar. Probablement l’un des plus beaux défis qui m’a été donné de jouer dans ma carrière de golfeur. Le parcours Copperhead d’Innisbrook demande un arsenal complet de coups et de créativité pour pouvoir le dompter, et encore! Si vous êtes essoufflés sur le vert du 15e trou, respirez un grand coup. Les trois derniers trous du parcours se nomment le « Snake Pit ». Il vous mordillera certainement un brin, mais sans venin, toutefois. C’est ouvert au public, alors je vous suggère de mettre ça sur votre « Bucket List ».
C’est en fin de semaine que se tiendra le Salon ExpoGolf à la Place Forzani. Si vous désirez profiter de rabais substantiel sur vos droits de jeu cette saison, c’est l’endroit idéal!