Synchronisme et équilibre sont deux éléments essentiels du golf. Et je ne parle pas que de l’élan, mais de l’avenir même de notre sport.
Démonstration en a été faite ces dernières années par Golf Canada. L’ancienne Association Royale de Golf du Canada a été rebaptisée Golf Canada, est devenue Fédération nationale de sport et a refaçonné son modèle de gouvernance en constituant un Conseil d’administration au leadership plus inclusif et plus équilibré.
Cela est devenu évident lors de l’Assemblée générale annuelle de Golf Canada en février quand Paul McLean a été élu 112e président de cette vénérable association. Le nom de McLean, un Ontarien de King City, est connu au sein de l’industrie canadienne du golf. Il est en effet le cofondateur et le président de Maxium, l’une des plus importantes sociétés fermées de financement au pays avec des avoirs supérieurs à 1 milliard de dollars. Fait à signaler, quelque 800 clubs de golf figurent dans le portefeuille de Maxium qui les soutient, notamment par le truchement de crédits-bail et de prêts hypothécaires.
Dans le passé, le président du Conseil d’administration de Golf Canada devait gravir les échelons en commençant par faire du bénévolat au sein d’une association provinciale. Aujourd’hui, l’association identifie des individus dont la compétence en affaires est reconnue et qu’elle invite à se joindre au Conseil. Ainsi en fut-il de Paul McLean en 2008.
« C’est un signe des temps, de dire McLean, 57 ans. Pour constituer un Conseil d’administration équilibrée, l’association a dû faire appel à des personnes à l’expérience et aux compétences variées. Il en résulte un Conseil qui, en plus d’être équilibré sur le plan géographique, l’est aussi sur le plan du savoir-faire et des perspectives. Avec une telle envergure et une telle profondeur, nous pouvons aller de l’avant. »
Il est indubitable que le moment était tout indiqué pour confier la barre à McLean. En plus d’être membre de Golf Canada, il est aussi impliqué dans l’Association nationale des propriétaires de terrains de golf et dans l’Association canadienne des surintendants de golf. Il comprend donc à quel point il est urgent de jeter des ponts entre tous les intervenants du golf.
« C’est une industrie énorme, dit-il. L’impact économique du golf au pays est de 14,3 milliards de dollars. On compte environ 37 000 événements de golf chaque année au Canada, qui recueillent quelque 500 millions pour des œuvres caritatives. Cela dit, nous sommes conscients que des problèmes se posent, notamment celui du déclin de la participation. Pour surmonter ces obstacles, chaque secteur du golf doit faire preuve de courage, de détermination, de souplesse et d’énergie. Tous les intervenants ont la passion du golf, mais encore faut-il savoir harnacher cette passion. »
« Passion » : voilà un mot qui fait partie du vocabulaire golfique de Paul McLean. Sa passion est née quand, en 7e année, son professeur lui a donné trois vieux bâtons. Quand ses parents en ont eu ras le bol de le voir effectuer coups cochés et roulés sur le tapis du salon, ils l’ont amené à un terrain d’exercice et, plus tard, à des miniparcours. À 14 ans, le voici enfin sur un « vrai » parcours où, à condition de patienter jusqu’à la fin juin, on peut, moyennant 35$, se procurer une carte de membre junior. « Compte tenu du nombre de parties que j’ai jouées, cela a dû revenir à 25 cents la partie! »
Chose certaine, le résultat est positif. Athlète naturel, McLean ne tarde pas à remporter le championnat junior, puis le championnat tout court de son club, à l’âge tendre de 16 ans. Encore aujourd’hui, il s’enorgueillit d’un facteur de handicap de 1.
Témoignage de son éthique de travail impeccable, il réussit ses exploits golfiques et excelle à l’école tout en travaillant pour la crémerie familiale. Durant l’année scolaire, il est debout avant l’aube pour conduire un camion à diverses laiteries avant d’assister à ses cours. Cette discipline n’a cessé de le servir.
Après avoir obtenu son baccalauréat et sa maîtrise en administration des affaires à l’Université McMaster de Hamilton, où, en plus d’être un assistant à l’enseignement, il pratique le hockey et le basketball, il est embauché par Xerox. C’est là qu’il apprend l’ABC des opérations de prêt, ce qui l’amène à fonder Triathlon Equipment Leasing, entreprise qui sera un tremplin vers Maxium.
De plus, il est copropriétaire du Coppinwood Golf Club (Claremont, ON) et de l’Oviinbyrd Golf Club (MacTier, ON). Malgré tout, il trouve le moyen de passer du temps avec sa femme Carol et leurs deux enfants – sa fille fréquente McMaster et son fils le Humber College où il fait partie de l’équipe de golf tout en se spécialisant dans la gestion du golf.
« J’aime tout ce que je fais, de dire McLean. Je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil et j’ai toujours débordé d’énergie. »
Cette énergie, il en aura besoin cette année à la présidence de Golf Canada. Il mentionne notamment le nouveau modèle d’adhésion qui sera établi selon un plan triennal.
« Nous avons un tas de programmes formidables, mais il faut les faire connaître aux golfeurs canadiens. Nombreux sont ceux qui, en se référant au passé, ont une idée préconçue de Golf Canada. Il faut rapidement changer cet état d’esprit. Ces jours-là sont révolus. Nous avons franchi des pas de géant en peu de temps. Il faut maintenant mobiliser tout le monde.
« Loin de moi l’idée que cela se produira en un an, sous ma présidence. Mais je suis honoré de faire partie du processus et je ferai de mon mieux pour nous aider à atteindre nos objectifs. »