Derrière chaque golfeur junior de premier plan se cache un mentor, un enseignant, un instructeur ou un entraîneur.
Par exemple, Marlene Stewart Streit et Gary Cowan, deux des meilleurs golfeurs amateurs de l’histoire du golf au Canada et membres du Temple de la renommée du golf canadien, auraient-ils atteint des hauteurs si vertigneuses si, dans leur jeunesse, ils n’avaient pu respectivement compter sur les conseils de Gordon McInnis père et Lloyd Tucker?
D’un océan à l’autre, les golfeurs juniors ont la chance de recourir aux services d’instructeurs, entraîneurs et professionnels de la PGA du Canada qui, sans relâche, entretiennent la flamme du golf dans notre pays.
Les étoiles actuelles du golf professionnel canadien – les Brooke Henderson, Alena Sharp, Nick Taylor, David Hearn, Graham DeLaet et Brad Fritsch – ont aussi eu des mentors. Et leur succès est un facteur de motivation pour les jeunes golfeurs les plus prometteurs.
« Les programmes de l’équipe nationale de Golf Canada ont produit plusieurs bons joueurs et joueuses, comme Brooke Henderson, et cela incite des jeunes à prendre la relève », constate Dave Smallwood, directeur du Golf Performance Centre au Whistle Bear Golf Club de Cambridge, en Ontario.
« Il faut féliciter Golf Canada et les associations provinciales de golf d’avoir mis sur pied les Centres de développement du golf junior », dit-il.
Après avoir été un professionnel de club respecté pendant plus de 20 ans, Smallwood a décidé il y a une dizaine d’années de se concentrer sur son rôle d’entraîneur.
« Entraîner des juniors est non seulement gratifiant, mais cela m’a permis de me spécialiser », affirme Smallwood, membre de classe A de la PGA du Canada. « Un professionnel de club doit porter plusieurs chapeaux dont celui d’instructeur. Les professionnels sont de plus en plus nombreux à se spécialiser dans l’instruction, ce qui a contribué, encore plus que la technologie, à améliorer la qualité de l’enseignement. Aujourd’hui, on compte davantage d’enseignants voués au développement des joueurs. »
Depuis qu’il est entraîneur, Smallwood a pu constater une amélioration du niveau d’habileté des golfeurs juniors. Pourquoi? « Parce qu’il y a une vraie formation. »
Comme Whistle Bear possède un centre couvert, les élèves de Smallwood et son équipe peuvent peaufiner leur jeu à longueur d’année.
Moniteurs de tir, vidéos, entraînement mental, travail en gymnase : telles sont les ressources dont disposent aujourd’hui les meilleurs enseignants de golf au Canada. Assimiler les techniques de base ne suffit plus.
« Pour qu’un junior atteigne le plus haut niveau d’excellence, il faut lui fournir tous les outils nécessaires, soutient Smallwood. Mes élèves ont la totale, qu’il s’agisse de technologie, de l’ajustement des bâtons, de psychologie du sport, d’entraînement de la force, du conditionnement ou d’un enseignement de qualité. Il n’y a pas de limites. »
Et l’entraîneur d’ajouter : « Tout ça n’existait pas quand j’étais jeune. Et il n’y avait pas de golfeur d’élite que je pouvais idolâtrer. À cet égard, une révolution est en cours au Canada. »
Cela dit, une chose n’a pas changé : assurer le plaisir de jouer. C’est un défi car le golf est un sport difficile à apprivoiser, sans compter que les jeunes athlètes ont l’embarras du choix.
Voilà pourquoi, quand vous arrivez à la Brian Affleck Golf Academy de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, vous vous demandez s’il s’agit d’une école de hockey, de soccer ou de golf.
Affleck n’hésite pas à sortir bâtons de hockey ou ballons de soccer pour que ses élèves assimilent mieux les mouvements corporels dont ils ont besoin pour maîtriser l’élan de golf.
« Oui, nos méthodes sont parfois non conventionnelles », constate Affleck qui compte maintenant plus de 300 élèves, comparativement à 43 lors de l’inauguration de son académie en 2013.
« Mon grand principe de base, c’est que chacun est différent, dit-il. L’uniformisation de l’élan de golf n’est pas mon fort. Je tiens à ce que l’élan leur vienne naturellement. Ensuite, nous prenons des mesures pour que ça marche. De cette façon, les élèves ont plus de plaisir à jouer, ce qui est l’objectif visé. »
Les meilleurs entraîneurs de golfeurs juniors du Canada partagent une même approche : traiter le jeune golfeur comme un jeune athlète.
L’entraîneur provincial de Golf Québec Frédérick Colgan a eu le coup de foudre pour le golf après s’être blessé en jouant au baseball. Depuis qu’il a ouvert son Centre d’entraînement à Québec, il y a 25 ans, il a constaté que les jeunes pratiquaient le golf de façon différente.
« Le golf est devenu un sport, affirme Colgan. Il n’y a plus de joueurs bedonnants comme Craig Stadler ou John Daly… »
Le Québécois précise : « Depuis 10 ans, le golf s’est amélioré à plusieurs points de vue, notamment pour l’enseignement et l’entraînement. En misant sur les techniques de base, le petit jeu, la psychologie du sport et l’entraînement, le golfeur devient aussi un athlète. »
Colgan et son équipe doivent leur réussite à leur volonté ferme d’inculquer à leurs élèves des compétences de vie aussi bien que le savoir-faire technique.
« Il importe d’entraîner une personne sur une longue période », affirme Colgan qui propose à ses élèves Apprendre à compétitionner, le tout récent programme de développement de Golf Canada. « Le golf est plus qu’un sport, c’est un mode de vie. Il faut apprendre aux élèves à se fixer des objectifs, à planifier leur journée, à devenir à la fois de meilleurs joueurs et de meilleures personnes.
Telle est aussi la méthode préconisée par Brian Gallant au Centre de développement du golf junior intégré au Firerock Golf Club de London, en Ontario. L’an dernier, il a collaboré à la mise au point d’un programme pilote appelé Apprendre à jouer, Compétences de vie.
Son objectif est triple : plaisir de jouer; athlète d’abord, golfeur ensuite; famille et compétences de vie.
« Le golf est une activité que l’on peut pratiquer en famille durant toute sa vie », note Gallant qui adore travailler avec des juniors de tous âges et niveaux d’habileté. « On voit rarement une famille jouer au hockey ou au soccer ensemble. »
Pour lui, « la priorité, c’est le plaisir. Si les jeunes ne s’amusent pas, ils vont abandonner parce qu’il y a tellement d’autres choses à faire. »
L’un des attraits à long terme du golf, c’est qu’il déteint sur d’autres facettes de la vie. Discipline, éthique de travail, engagement, honnêteté et compétences de vie sont depuis toujours associés au golf. Voilà ce qu’enseigne Colin Lavers dans ses installations de pointe au Seymour Golf and Country Club de Vancouver.
« J’adore enseigner aux juniors parce que je veux qu’ils apprennent à aimer le golf comme moi à leur âge, affirme Lavers. Les étés que j’ai passés sur le parcours de golf entre 12 et 18 ans comptent parmi les plus beaux souvenirs de ma jeunesse. »
L’enseignant précise que « les jeunes ont un avantage sur les adultes : ils ont plus de temps pour perfectionner leur jeu. C’est pourquoi ils s’améliorent. Et plus ils s’améliorent, plus ils veulent jouer, et mieux ils jouent, plus leur confiance grandit. »
« C’est un grand plaisir d’accompagner un junior dans son évolution et de voir son facteur de handicap passer de 30 à 2 », conclut Lavers.
Avec des personnes comme Lavers, Gallant, Colgan, Affleck, Smallwood et d’autres encore, il ne fait aucun doute que le golf canadien est entre bonnes mains.
Les juniors ont-ils la réponse?
Des programmes créés tout spécialement pour les golfeurs juniors ont redonné un souffle de vie à un parcours d’Ontario.
L a ville ontarienne de Brantford a appris une bonne nouvelle cet hiver : la survie du parcours municipal Arrowdale, en principe voué à la fermeture, était assurée.
Avec le soutien de Scott Simmons, chef de la direction de Golf Canada, lui-même natif de Brantford, le parcours de neuf trous restera ouvert. Jeff Moore, directeur du golf pour les cinq parcours municipaux de Brantford, a pu rescaper l’Arrowdale en introduisant deux nouveaux programmes destinés à attirer de jeunes golfeurs.
Durant la saison, le programme Junior Junior proposera des tarifs de crépuscule chaque week-end et jour férié pour les golfeurs de 6 à 10 ans. De plus, un tarif spécial de crépuscule sera offert aux familles chaque week-end et jour férié.
Le second programme consiste en une nouvelle adhésion Junior Junior (100 $, taxes en sus) qui comprend un temps de jeu illimité après 11 heures, ainsi qu’un rabais sur les droits de jeu pour un parent ou un adulte accompagnant le golfeur junior.
Moore a eu l’idée en analysant les statistiques d’adhésion des clubs municipaux Arrowdale et Northridge. Il a découvert que le Northridge, un 18 trous, comptait 114 juniors, comparativement à 11 seulement pour l’Arrowdale de 9 trous.
« Je me suis dit que l’Arrowdale serait l’endroit idéal pour lancer un programme incitatif », a déclaré le directeur du golf municipal au journal Brant-News.
Moore souhaite que les juniors se découvrent une passion pour le golf à l’Arrowdale et qu’une fois adultes, ils continuent de pratiquer leur sport de prédilection au Northridge.
« Je pense que les deux établissements en sortiront gagnants », de dire Moore, nommé Leader junior de l’année de la PGA de l’Ontario en 2011. En compagnie de son fils Zac, il donnera aux juniors des cours pratiques sur le petit jeu le samedi après-midi aux deux semaines, de juin à août inclusivement.
« Travailler avec les juniors a toujours été une passion. Mon raisonnement, c’est que si tu t’occupes des enfants, les parents ne seront jamais loin. »
Les nouveaux mentors Cet article a été publié dans l’édition de mai 2016 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image à la gauche. |