Amis, joignez-vous à moi et levons notre verre à la santé de ces personnes dévouées grâce auxquelles nos parcours, qui chaque jour nous font la vie belle (ou dure), vivent et respirent.
Portons un toast aux surintendants de tout le Canada, à leur savoir-faire prodigieux, à leur ingéniosité, à leur vision et, surtout, à ce don qu’ils ont de trouver un juste équilibre.
Comment, en effet, s’y prennent-ils?
Leur métier a beau être soumis aux caprices de Dame Nature, ils trouvent le moyen d’aménager un terrain où chacun – maître golfeur, golfeur du dimanche, homme, femme, junior, aîné, débutant, long et court cogneur – est confronté à un défi stimulant. En même temps, ils parviennent à render le golf agréable et intéressant, tout en préservant les traditions et l’intégrité du vénérable sport. Voilà un tour de passe-passe extrêmement délicat.
Et quel dévouement! Debout avant l’aube, ils travaillent de longues heures pour notre plaisir à nous, mais sans jamais se plaindre. Ce sont de grands connaisseurs pour qui la gestion du gazon et l’état du sol n’ont pas de secret. De plus, ils contribuent à la rentabilité des parcours en prévenant les maladies susceptibles d’affliger le gazon. Le plus souvent à l’insu de tous.
Ils sont familiers avec les angles solaires, l’aération, l’irrigation, la conservation et la plantation des arbres. Et, ne l’oublions surtout pas, ils vouent un immense respect à la durabilité écologique. Les surintendants s’efforcent de ne pas abuser de produits chimiques afin de préserver la vie sauvage et les habitats naturels. Chaque jour, ils cherchent à réduire davantage l’empreinte du golf sur l’environnement tout en conservant la santé du gazon.
Voilà des hommes et des femmes qui dépassent le cadre de leurs obligations professionnelles. Tout en servant de passerelle entre le parcours et la direction, les propriétaires, le comité des verts et les membres usagers, plusieurs surintendants agissent comme ambassadeurs de la marque. Par le truchement des relations avec les médias, de la promotion et de la formation, ils sensibilisent le public à leur club, à leur métier, au sport. Ils sont les touche-à-tout par excellence du golf.
Je vous demande maintenant de lever votre verre encore plus haut pour bien marquer votre appui aux surintendants, pour les remercier de tous leurs efforts. Certains d’entre eux ont besoin d’un soutien encore plus affirmé, ayant récemment été les témoins impuissants d’un cataclysme.
Je pense aux inondations destructrices de l’an dernier en Alberta et, cette année, au carnage hivernal qu’ont subi des parcours de l’Ontario, de l’Alberta et du Québec. Certains établissements ont même du fermer leurs portes à jamais, d’autres pour quelques mois, le temps que la nature récupère de cet hiver exceptionnel.
Certains, mal informés ou qui tiennent pour acquises les normes existantes, cherchent un bouc émissaire. Malheureusement, les surintendants portent trop souvent le poids de la chose. Comme si la pression n’était pas déjà assez forte, ils sont en butte à des critiques injustes pour des situations hors de leur contrôle.
Dans la conjoncture actuelle, où les budgets sont serrés, les ressources mises à mal et l’industrie aux prises avec divers problèmes, dont le mauvais temps, il importe de soutenir inconditionnellement nos surintendants. Encourageons-les,de même que leur personnel dévoué, plutôt que de les condamner péremptoirement. Manifestons notre respect envers cette fraternité d’experts et reconnaissons leur rôle indispensable.
Dans son merveilleux ouvrage The Spirit of St. Andrews, Alister MacKenzie écrit :
«Un bon surintendant veille sur son gazon et passe des nuits blanches jusqu’à ce qu’il ait résolu les problèmes qui l’affligent.»
Lors de votre prochaine partie, prenez le temps de regarder alentour et posez- vous cette simple question: sans les surintendants, qu’adviendrait-il du golf?