Le 83e Tournoi des Maîtres est en cours; McIlroy est le choix de Rousseau

Masters
(Peter Dazeley/Getty Images)

AUGUSTA, Géorgie — Après avoir écouté et analysé les commentaires de tous et chacun, c’est le temps que la fête commence. Après la cérémonie protocolaire avec Jack Nicklaus et Gary Player, 87 magiciens de la PGA se disputeront le veston vert.

J’aimerais vous garantir que Tiger Woods sera dans la course dimanche après-midi et qu’il livrera bataille à Rory McIlroy pour le trophée, mais ce n’est pas aussi simple que ça. Le tournoi des Maîtres ne se gagne pas dans la salle d’entrevues, mais sur un parcours de 7475 verges, long et exigeant, avec des verts capables de faire perdre la tête au golfeur le plus patient.

Justin Rose a raison de dire qu’il faut non seulement bien jouer, mais aussi avoir la chance de son côté pour gagner un tournoi de cette envergure. Autrement dit, il faut que « les dieux du golf » soient de ton bord.

Les exemples sont nombreux. Arnold Palmer a été favorisé par une décision des officiels pour battre Ken Venturi en 1958. Dix ans plus tard, Bob Goalby a gagné parce que Roberto De Vicenzo a signé involontairement une carte erronée. En 1983, Seve Ballesteros a envoyé sa balle à l’eau au 15e trou et Greg Norman a raté son coup de fer au 18e. Jack Nicklaus en a profité pour se faufiler et remporter une victoire totalement inattendue. En 1961, Arnold Palmer avait le trophée dans la poche gauche, mais il a perdu sa concentration au dernier trou et il a commis un double-boguey pour offrir la victoire à Gary Player sur un plateau d’argent. En 1989, Scott Hoch a raté un roulé d’environ deux pieds avant de se faire battre par NickFaldo en prolongation. Et cetera, et cetera.

Quoi qu’il en soit, voici quelques mots sur les joueurs les plus susceptibles de gagner dimanche :

Mon choix : McIlroy.

Raymond ne se souvient pas

 Jack et son ami Gary

AUGUSTA, Géorgie— «Si Tiger Woods n’avait pas connu tous ces problèmes (physiques et familiaux), il aurait déjà gagné 20 ou 21 tournois majeurs», a déclaré GARY PLAYER devant une soixantaine de journalistes, jeudi matin.

Comme le veut la tradition, Player et son ami Jack (Nicklaus) ont visité la salle d’entrevues après avoir frappé la première balle du tournoi.

« Tiger a gagné l’Open des États-Unis par 15 coups (en l’an 2000) et il a osé modifier son élan quelques semaines plus tard, a renchéri le Chevalier Noir. Faut avoir pas mal de talent pour faire ça. Tiger peut réussir des coups inimaginables. Il a maintenant 43 ans et c’est plus difficile de s’imposer après avoir subi 4 opérations au dos et 3 opérations aux genoux. Tout le monde veut le voir gagner d’autres tournois majeurs, mais je ne pense pas qu’il réussira à battre de record de Jack (18 victoires dans les épreuves du Grand Chelem ».

À 83 ans bien sonnés, Player est encore en grande forme et n’a rien perdu de sa verve. Il ne serait pas surpris de voir RORY McILROY l’emporter cette semaine. «C’est lui qui possède le meilleur élan, a-t-il dit. Il est aussi avantagé par la puissance de ses coups de départ, d’autant que les allées sont assez larges à Augusta».

Ambassadeur international du golf, Player est un des rares joueurs à avoir gagné les 4 épreuves du Grand Chelem. Il revendique 3 victoires à Augusta. La plus belle est survenue en 1978. Il a alors réussi 7 oiselets dans les 10 derniers trous pour jouer 64 et se sauver avec le veston vert. «Le golf professionnel a beaucoup changé depuis 50 ans, a-t-il poursuivi. À cause des balles et de la technologie nouvelle, les gars frappent de plus en plus loin. C’est devenu ridicule. Chose certaine, j’aurais aimé jouer pour une bourse de 2 millions. Je me serais inscrit à tous les tournois sans exception !»

Player trouve absurde que les joueurs d’aujourd’hui consultent un petit livre avant d’effectuer un coup roulé. «Bobby Locke, Jack Nicklaus et Tiger Woods n’ont jamais eu besoin d’un petit livre pour «lire un vert». Si te ne sais pas lire un vert, va vendre des pois !»

Nicklaus, lui, a félicité les dirigeants du club Augusta National (dont il est membre en règle) pour avoir créé un tournoi consacré aux femmes, juste avant le Masters. Il a aussi félicité Jennifer Kupcho qui a gagné le tournoi avec une ronde finale de 67 sur un parcours de 6500 verges et des verts qu’elle ne connaissait presque pas avant d’arriver ici.

Les deux hommes ont aussi parlé de BOBBY JONES, fondateur du Masters. Ils ont le plus grand respect pour un homme qui, en plus d’avoir été un grand champion, maîtrisait parfaitement la langue de Shakespeare et faisait preuve d’une grande humilité.

«Je ne veux pas vivre dans le passé, mais nous avions plus de plaisir dans mon temps, a ajouté Player. On voyageait ensemble partout à travers le monde et pas juste pour l’argent. La compétition était forte, mais nous étions des amis. Aujourd’hui, c’est devenu une grosse business».

Enfin, le petit géant d’Afrique du Sud a eu une pensée pour ARNOLD PALMER et SEVE BALLESTEROS, les deux plus grands absents ici cette semaine.

Sous les grands pins