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La pertinence retrouvée

Trophée olympique de golf (Graig Abel/ Golf Canada)

Vous voulez qu’on parle des trophées célèbres de l’histoire du golf? Ça tombe bien, c’est une de mes spécialités. Vous êtes au bon endroit.

Le Claret Jug? C’est notre aîné à tous. Le R&A le décerne au vainqueur de l’Omnium britannique depuis 1873. Toute une longévité pour un pichet de claret! C’est pourquoi il a tout notre respect.

Tout golfeur d’élite qui se respecte veut son veston vert et le trophée du Tournoi des Maîtres qui l’accompagne. Il est majestueux. On m’a dit qu’il avait fallu 900 pièces d’argent sterling pour fabriquer ce modèle réduit du pavillon de l’Augusta National. Le plus beau trophée de golf, à mon avis.

Le feu s’est vraiment acharné sur mes collègues de Far Hills, au New Jersey. Le premier trophée de l’Omnium des États-Unis et le Havemeyer, décerné au champion amateur des États-Unis, ont tous deux péri dans des incendies, il y a des années de cela. Une tragédie, mais ceux avec lesquels l’USGA les a remplacés ont fière allure.

Ça me fait penser à une anecdote survenue en 1963. Il n’y a pas eu de feu, mais le trophée Wannamaker était devenu si chaud, à rester au soleil sur le terrain du Dallas Athletic Club, que Jack Nicklaus, champion de la PGA cette année-là, avait dû l’envelopper d’une serviette pour le tenir.

Et moi? Eh, bien! Je trône ici, au Musée et Temple de la renommée du golf canadien, depuis très longtemps. Je ne suis pas aussi célèbre que ces autres trophées dont je viens de parler, et bien des gens ne savent même pas que j’existe. La dernière fois qu’on a golfé aux Jeux olympiques, c’était en 1904. Difficile de garder sa pertinence quand on est absent depuis plus d’un siècle.

Mais voilà, avec le retour du golf aux Jeux de Rio l’été prochain, je vis un regain de popularité. Le monde s’intéresse de plus en plus à moi. Idem pour le type qui m’a gagné, George S. Lyon. Golfeur de talent, il a coiffé Chandler Egan pour me remporter ainsi que la médaille d’or sous une pluie battante au Glen Echo Country Club de Saint-Louis, cette année-là. George nous a quittés en 1938, mais depuis que le Comité international olympique a décidé de ramener le golf aux Jeux, son étoile brille à nouveau. Les gens veulent le connaître, savoir qui il était et ce qu’il a fait.

Par exemple, Golf Channel a délégué une équipe de tournage ici, à Oakville, il y a quelques semaines. Ils ont filmé plein de trucs et interviewé la curatrice du Musée, Meggan Gardner, à propos de George et de moi. Une journée épuisante…

Depuis, je suis en tournée. Golf Canada m’a exposé à Glen Abbey durant l’Omnium canadien RBC cet été. Je me suis bien amusé! On m’a même photographié en compagnie de Graeme McDowell et Nick Taylor.

La semaine suivante, l’adjointe au musée Alyssa Reynolds m’a conduit à Akron, en Ohio, pour le WGC Bridgestone Invitational. Ils sont gentils, chez Bridgestone, ils ont payé toutes nos dépenses pendant cinq jours. En échange, j’ai fait plusieurs apparitions publiques. Ils m’ont même fait participer à la conférence de presse « Un an avant le retour du golf aux Olympiques » avec Matt Kuchar, Byeong-Hun An et Henrik Stenson qui ont pris des tas d’égoportraits pour les médias sociaux. Super cool!

Juste après, aux frais de Golf Canada, je me suis envolé vers Vancouver pour l’Omnium féminin Canadien Pacifique. J’ai eu beaucoup de succès auprès de ces dames de la LPGA. Elles voulaient toutes ma photo, mais certaines n’osaient pas me prendre dans leurs bras. Peut-être par superstition, pour ne pas nuire à leurs chances de représenter leur pays aux Jeux de Rio, qui sait?

Et moi, qu’est-ce que l’avenir me réserve? On me dit que je serai très en demande d’ici l’été prochain, alors que le Canada défendra son titre de champion olympique 112 ans après le fait. Une grosse année en perspective, avec de nombreuses apparitions à la télé et des tonnes de questions à propos de George et de sa victoire de 1904.

Suis-je prêt? Absolument. Comme je le disais aux autres trophées ce matin, justement, c’est agréable de retrouver sa pertinence.


La pertinence retrouvée

Cet article a été publié dans l’édition de septembre 2015 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image à la gauche.