Il y a 20 ans, Tiger remportait sa première victoire à Augusta

Tiger Woods
Tiger Woods (Stephen Munday/ Allsport)

Difficile à croire, mais on s’apprête à célébrer le 20e anniversaire de la première victoire de Tiger Woods au tournoi des Maîtres, un moment magique qui a changé la vie du jeune prodige et le visage de la PGA.

En avril 1997, le triple champion amateur des États-Unis s’est présenté à Augusta avec un mélange de talent, de charisme et de confiance en soi comme on n’en avait pas vu depuis l’entrée en scène d’Arnold Palmer à la fin des années 1950. On le savait très bon, mais personne ne s’attendait pas à un tel ras-de-marée.

Le plus drôle, c’est que Tiger a très mal amorcé le tournoi. Évoluant en compagnie du champion en titre Nick Faldo, il a commis quatre bogeys sur le premier neuf et il était au bord du découragement quand il a croisé son ami Mark O’Meara sur le tertre de départ du 10e trou.

« Fais donc semblant que tu joues contre moi et tout ira bien », lui a dit simplement O’Meara, souvent victime de ses prouesses lors de rondes amicales à Orlando. Il n’en fallait pas davantage pour réveiller le jeune champion. Tiger a joué 30 sur le deuxième neuf pour s’approcher des meneurs. Le train était sur le point de rouler à toutes vapeurs et il n’y avait plus rien pour l’arrêter.

« C’est là, sur le deuxième neuf, que la carrière de Tiger a vraiment commencé, disait récemment Faldo. Après, on ne l’a pas revu pendant 12 ans tellement il était en avance sur tout le monde! »

Monty étourdi

17.04.02 - Montgomerie

Avant la ronde du samedi, Tiger était en tête du classement, mais il avait seulement trois coups d’avance sur l’Écossais Colin Montgomerie, plusieurs fois champion d’Europe.

Colin Montgomerie s’est vite rendu compte qu’il avait affaire à un golfeur très spécial.

« La pression sera plus forte en fin de semaine et j’ai plus d’expérience que lui dans les compétitions d’envergure », a dit Monty avant de jouer 74 contre 65 pour son jeune rival.

« Je constate que nous faisons affaire à un joueur très spécial, a déclaré Montgomerie avant de rentrer à la maison. De toute ma vie, je n’ai jamais vu un golfeur avec une telle présence. Personne n’arrivera à le rattraper. Faldo n’est pas à ses trousses et Greg Norman n’est pas Faldo. »

Jouissant d’une avance confortable, Tiger n’a eu qu’à jouer 69 le dimanche pour se sauver avec le trophée, 12 coups devant Tom Kite. C’était la plus grande marge victorieuse dans un tournoi majeur depuis 1862. Ce qui a fait dire à Kite: « J’ai battu tous les humains sur place, sauf lui! »

Il ne fallait pas s’étonner outre-mesure du succès de Tiger. Durant la semaine, il a conservé une moyenne de 323 verges avec son bois-1 et il a souvent attaqué le vert avec son wedge, parfois même sur les normales 5. Comme si ça ne suffisait pas, il n’a jamais eu besoin de trois roulés pour pousser la balle au fond de la coupe sur des verts aussi rapides que le capot d’une automobile. Il a tellement « déchiré » le terrain que les dirigeants du club Augusta National n’ont eu d’autre choix que de l’allonger de 300 verges!

50 ans après Jackie

17.04.02 - JackieRobinson

La victoire de Woods a été vue par plus de 40 millions de téléspectateurs. Elle survenait 50 ans (presque jour pour jour) après les débuts de Jackie Robinson dans l’uniforme des Dodgers de Brooklyn et 20 ans après la mort de Cliff Roberts, cofondateur du Masters avec son ami Bobby Jones.

Jackie Robinson a secoué le monde du sport 50 ans avant Tiger Woods.

Un jour, Roberts avait déclaré: « Tant et aussi longtemps que je serai le patron à Augusta, les golfeurs seront blancs et les caddies seront noirs! »

En grimpant dans l’allée du 18e trou, Tiger aurait fait une prière pour Charlie Sifford, Ted Rhodes et Lee Elder, trois Afro-Américains qui lui ont tracé la voie. Après avoir calé son dernier roulé, il a sauté dans les bras de son père Earl, son professeur depuis l’âge de 2 ans.

Le soir venu, il a célébré un peu avec les membres de sa famille, puis il est allé se coucher sans enlever son veston vert. Le monde du golf ne serait plus jamais pareil.

Le mot d’humour

Jack Nicklaus : « Durant toutes mes années dans le golf, j’ai compris que la balle voyage mieux quand elle est dans les airs! »