Depuis 112 ans, l’exploit olympique du golf canadien s’inscrivait presque en marge de l’histoire. Cela va changer cet été, à Rio de Janeiro, lorsqu’on célèbrera la renaissance du golf olympique.
Le projecteur olympique est le plus brillant de la scène sportive mondiale. Les Jeux d’été – où 10 000 athlètes de 206 pays s’affrontent en compétition dans 306 disciplines durant 17 jours – sont réellement le summum du sport, et le fait que le golf soit présenté dans cette arène prestigieuse aura une influence sur notre sport à l’échelle planétaire.
Pour les 60 golfeurs et 60 golfeuses qui se joindront à leurs compatriotes au Brésil, il n’y aura aucun prix en argent, ni couperet, ni classement sur le circuit, ni prochaine fois. Ils et elles joueront pour leur drapeau – occasion unique, dans la vie d’un athlète, de monter sur le podium, au-dessus de ses concurrents, et de ressentir toute l’émotion de recevoir les honneurs aux accords de son hymne national.
Le succès des golfeurs professionnels se mesure trop souvent à leurs gains et à leur classement en tournois majeurs. Le golf olympique transcende tout ça. Les meilleurs joueurs de la planète se disputent des douzaines de majeurs en carrière, accumulant des millions de dollars. Le golf ne connaît pas cette culture de compétition sans lendemain, où le joueur est plongé dans une bulle avec les meilleurs athlètes au monde, sous l’immense pression d’avoir à livrer sa meilleure performance sur la plus grande scène de la planète.
Imaginez une finale où sept groupes de compétiteurs se présentent au 72 e trou du parcours olympique pour se disputer les médailles d’or, d’argent et de bronze. L’excitation, en cas de bris d’égalité, serait inimaginable. Les vainqueurs seront évidemment à la hauteur de l’occasion, et les autres se demanderont comment ils ont pu laisser échapper leur moment olympique. Imaginez nos quatre golfeurs et golfeuses arborant fièrement la feuille d’érable canadienne pour défendre notre titre olympique remporté par George S. Lyon en 1904. Tous les clubs de golf du pays, d’un océan à l’autre, partageront à ce moment-là l’esprit olympique.
Le mouvement Olympique est en effet bien plus qu’un théâtre sportif sur la plus grande scène qui soit, c’est la célébration suprême de valeurs fondamentales au golf : excellence, inclusion, équité, plaisir, intégrité, durabilité, accès au sport avec tout ce que cela représente de bien-être physique, psychologique et social. Pendant deux semaines en août, les Jeux rassembleront des milliards d’êtres humains autour d’une expérience sportive aussi intense qu’émotive.
Je crois au pouvoir des héros. Ces moments passés à admirer les athlètes olympiques en action allument notre amour du sport, stimulent nos passions. Des téléspectateurs, autour du globe, qui ne connaissent peut-être rien au golf, seront soudain gagnés par la fièvre en voyant leurs porte-couleurs claquer des balles pour leur pays; des enfants fascinés par ce qu’ils voient demanderont à leurs parents s’ils peuvent s’initier au golf. Voilà le réel pouvoir de ce retour du golf aux Olympiques.
Pour les fans canadiens du golf – dont moi-même, bien sûr – la seule chose plus gratifiante qu’un bon moment sur le parcours, cet été, serait d’entendre notre hymne national retentir à Rio après le dernier roulé.
Hymne au golf Cet article a été publié dans l’édition de mai 2016 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image à la gauche. |