Blog Gordon et le golf

Hugo Bernard ─ Un nom à retenir

Hugo Bernard (Graig Abel)

Si quelqu’un mentionne Hugo Bernard et que vous demandez « Hugo Qui? », c’est que vous avez perdu le fil de l’avenir du golf canadien.

Pour être tout à fait franc, tel était mon cas il y a quelques semaines.

Aujourd’hui, je suis mieux informé, et vous devriez l’être aussi.

Des membres de son entourage prétendent qu’il deviendra peut-être le meilleur golfeur de l’histoire du Québec. C’est un grand compliment, compte tenu de la tradition d’excellence golfique de cette province.

Bernard, 21 ans, « a souvent volé sous le radar », affirme Derek Ingram, entraîneur-chef de l’équipe nationale masculine de Golf Canada.

Cela a de quoi surprendre. En effet, le gaucher de Mont-St-Hilaire n’a-t-il pas décroché cette année le titre individuel du Championnat de la NCAA, Division II? Ce fut le point d’orgue d’une impressionnante saison pour cet étudiant de 1re année à l’Université Saint Leo de la Floride où il a aussi gagné le tournoi Argonaut Invitational de la NCAA en plus de revendiquer deux top 4 en huit tournois. Pour récompenser ses efforts, il a mérité le prix Phil Mickelson de la Golf Coaches Association of America (Division II), attribué à l’étudiant-golfeur de 1re année, et a été sélectionné au sein de la première équipe All-American.

Nous aurions dû le prévoir.

En 2015, il a terminé deuxième ex æquo des championnats amateurs canadien et québécois. En 2013, il avait été couronné champion junior du Québec, haut fait d’une carrière junior exceptionnelle.

Contrairement à nous, Bernard l’avait prévu.

« J’ai toujours cru que j’avais l’étoffe nécessaire pour jouer au plus haut niveau, dit-il. Mon objectif à ma première année à l’université était de remporter au moins un titre. J’en ai décroché deux, y compris le plus important. De plus, j’ai réussi à me placer dans une situation où la victoire était à ma portée. Si je continue comme ça, d’autres victoires suivront. »

À 6 pi 3 po et 200 livres, Bernard a le gabarit, la force et le talent pour rivaliser avec les meilleurs du golf professionnel moderne.

Mais, prévient Ingram, « les minicircuits sont pleins de joueurs talentueux au physique imposant. Pour parvenir au sommet, il faut aussi trimer dur ».

Le 15e bâton dans le sac de Bernard, affirme son entraîneur, est cet attribut qui ne s’apprend presque pas : l’effort.

« Les coups de départ d’Hugo sont longs et précis. Il maîtrise bien ses fers et tente constamment d’améliorer son petit jeu. Mais ce qui le distingue, c’est son engagement total, son désir de s’améliorer. Il veut apprendre et il apprend vite.

« Je suis dans le métier depuis longtemps et je suis en mesure d’identifier les bons joueurs, les pros comme les amateurs d’élite. J’ai toujours dit à Hugo qu’il avait les atouts pour faire partie de l’élite mondiale amateur. Il commence maintenant à y croire. »

Nous devrions aussi faire de même.

(Hugo Bernard et d’autres Canadiens participent cette semaine au Monroe Invitational, un tournoi légendaire disputé au Monroe Golf Club de Pittsford, dans l’État de New York. www.monroeinvitational.com.)