Omnium féminin CP

Henderson prête à jouer chez elle

(Bernard Brault/ Golf Canada)

Brooke Henderson abeaucoup voyagé depuis le début de la saison 2017, des Bahamas à la Thaïlande, en passant  par l’Australie et les États-Unis. Mais où qu’elle soit, quelles que soient les circonstances du tournoi auquel elle participe, les pensées de la golfeuse de 19 ans originaire de Smiths Falls, en Ontario, se tournent vers son prochain retour en sol natal, à l’Ottawa Hunt & Golf Club, pour l’Omnium féminin CP qui s’y déroulera du 21 au 27 août prochain.

Pour Henderson, son calendrier de compétition 2017 représente une longue répétition en vue de cette semaine tant attendue, une des plus importantes de sa jeune carrière.

Et ce n’est pas rien pour une golfeuse qui a déjà quatre victoires à son actif sur le Circuit de la LPGA, dont un titre majeur, et qui a représenté le Canada aux Jeux olympiques.

« Je pense à l’Omnium féminin CP presque chaque semaine, je l’ai tout le temps en tête, dit la jeune femme. Quand je sens la pression monter, quand je vois les grosses foules de spectateurs et les caméras télé, je me dis que ce sera comme ça chez nous. J’aborde chaque semaine comme une sorte de tremplin, d’étape qui m’y mène, et je me prépare à la pression qu’il va y avoir là. Les attentes vont sûrement être élevées et je ne veux pas décevoir. Je veux leur donner un bon spectacle. »

Henderson et sa sœur Brittany, elle-même bonne golfeuse qui agit depuis deux ans comme cadette, confidente et chauffeuse de Brooke, reçoivent des appuis partout où elles vont. Au cœur de l’hiver, lors du premier tournoi majeur de l’année, l’ANA Inspiration à Rancho Mirage, en Californie, elles ont attiré la plus grosse foule d’admirateurs, gonflée par des Canadiens migrateurs.

Quand on suit le clan Henderson autour du monde, on voit souvent des chandails de hockey d’Équipe Canada, des casquettes des Blue Jays de Toronto et des blousons des Roughriders de la Saskatchewan.

Ce genre de soutien populaire atteindra sûrement des proportions astronomiques à l’Omnium féminin CP car ses admirateurs de Smiths Falls, à une heure de route d’Ottawa, et de la vallée de l’Outaouais pourront voir Henderson jouer chez elle, surtout que Brooke et Brittany ont toutes deux été admises comme membres honoraires de l’Ottawa Hunt & Golf Club l’an passé. Et le tournoi s’inscrira dans le cadre des événements grandioses célébrant le 150e anniversaire du Canada dans notre Capitale nationale.

« Le simple fait d’être entourée de ma famille et de mes amis, de tous ces gens de la vallée de l’Outaouais qui viendront m’encourager, ce sera formidable, dit Henderson. Je suis très excitée. »

L’effervescence entourant l’Omnium féminin CP a pris de l’ampleur en mai, avec le lancement de la campagne publicitaire multimédia où Henderson invite ses fans à venir l’applaudir à Ottawa.

Lorsque le championnat national s’est tenu sur ce parcours en 2008, 68 950 spectateurs y ont assisté, un record pour ce tournoi à l’époque. Cet été, avec la star canadienne sur un tableau réunissant traditionnellement l’élite du golf féminin mondial, on s’attend à ce que la vente de billets dépasse ce chiffre. Et si Henderson s’approche de la tête du tableau, le record de plus de 70 000 spectateurs établi en 2012 au Vancouver Golf Club pourrait bien être battu.

« On espère accueillir plus de 70 000 personnes, déclare le directeur général et chef des opérations du Hunt Club, Boris Uvakov. S’il fait beau, évidemment. Après le printemps qu’on vient d’avoir, ça nous est dû. Si Brooke se classe dans les deux premières pages du tableau, la place va être bondée. »

Jusqu’ici, les chiffres sont prometteurs. Uvakov dit que les ventes de billets d’entreprise vont bon train et qu’il reste peu de place dans les loges et au chalet.

Lors du championnat de l’année dernière, au Priddis Greens Golf and Country Club de Calgary, 97 des 100 meilleurs golfeuses au classement Rolex du golf féminin mondial avaient pris le départ. Ce devrait être à peu près la même chose à Ottawa cette année.

« C’est super de voir l’Omnium féminin revenir à Ottawa pour une quatrième fois, surtout en cette année de célébration du 150e anniversaire du Canada, souligne le maire d’Ottawa, Jim Watson. Des mordus de golf de partout au pays vont se donner rendez-vous dans la Capitale nationale pour assister aux exploits des vedettes du Circuit de la LPGA et vivre une semaine d’émotions fortes en compagnie des meilleures golfeuses au monde, en plus de participer aux festivités entourant cette grande année dans la capitale canadienne. »

Allan Bullock, président du Hunt Club en 2015 lorsque le club a obtenu le droit de présenter l’Omnium féminin CP 2017, déclare : « Je me rappelle l’enthousiasme avec lequel la ville a accueilli le tournoi en 2008 et je m’attends à ce qu’une même ferveur entoure le championnat féminin ouvert du Canada cette année encore. »

Pour Henderson, ce sera une semaine très exigeante. Il est déjà assez difficile d’essayer de gagner un tournoi, davantage quand c’est notre propre championnat national, et dans notre région natale, en plus, imaginez la pression! Sans compter les demandes des commanditaires et des médias sur la jeune femme considérée comme étant l’hôte honoraire de la semaine.

L’équipe de Henderson en est consciente et a établi un plan de match pour suivre la situation et se concentrer sur l’objectif de la semaine : la victoire.

« C’est facile de se laisser dominer par les émotions quand on est si profondément engagé dans un tel événement, dé-clare Brittany. Ce n’est pas comme aller jouer au golf n’importe où. Ici, on est avec nos supporters et les gens qu’on aime. C’est pourquoi il nous faut maîtriser nos émotions. Et Brooke fait très bien ça. »

Il faut dire que les deux jeunes femmes ont l’expérience des projecteurs et savent ce que c’est, de vivre de grands moments. Par exemple, lors de la prolongation en finale du Championnat KPMG Women’s PGA au Sahalee Country Club, l’année dernière, contre Lydia Ko, avec un coup ascendant à frapper vers le 18e vert. Brittany dit que Brooke était alors très consciente d’elle-même et se rendait compte à quel point l’adrénaline risquait d’affecter la distance de son coup.

« Je lui ai donné la mesure, la distance à l’avant du vert, ainsi que le conditions de surface, raconte Brittany. Elle m’a répondu : “Je me sens sur le point d’exploser. Je devrais normalement choisir mon fer 6, parce que c’est en pente ascendante, mais je pense que je vais prendre le 7.” Je lui ai dit : “OK, bonne décision.” »

Et devinez quoi. Henderson a frappé la balle à trois pieds de la coupe et réussi son roulé pour remporter son premier titre majeur!

L’Omnium féminin CP risque d’être rempli d’émotions fortes comme celles-là pendant quatre jours.

Les deux victoires de Henderson en 2016 (elle a défendu avec succès son titre à la Classique Cambia de Portland),  plus ses huit finales consécutives dans les top 10 et un classement mondial qui a culminé au deuxième rang, ont haussé la barre des attentes à son égard.

La golfeuse canadienne n’a pas connu un début de saison 2017 éclatant, mais on pouvait s’y attendre, après la fatigue émotive d’une saison 2016 excessivement chargée et la tension des Olympiques où Henderson a terminé à deux coups du podium. Début juin 2017, elle était au 15e rang mondial, puis elle est revenue dans le cercle victorieux en remportant la Classique Meijer de la LPGA au Michigan.

La jeune femme dit qu’elle a acquis beaucoup d’expérience, apprenant à marquer des points même quand elle ne se sent pas au sommet de sa forme et découvrant les bienfaits de se faire discrète quand ça compte.

« C’est tout un boulot, et quand la qualité de jeu n’est pas au rendez-vous, il faut persévérer », a déclaré Henderson en mai lors d’une brève pause, à son premier retour à la maison depuis Noël. « Il faut de la patience, et c’est là où j’en suis, en ce moment. »

Elle a toujours pour objectif de se classer no 1 sur la scène mondiale.

« Ça va être très difficile de devenir golfeuse no 1 au monde, mais il y a bien des gens qui ne pensaient pas que j’arriverais au no 2, alors ça me motive beaucoup », dit-elle.

Grosse semaine en perspective pour Henderson, en août, mais une semaine qui pourrait bien la rapprocher de son but.

« Je m’y prépare, petit à petit, répond-elle. Je serai prête. »


July_2017_web_FR

Cet article a été publié dans l’édition juin 2017 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image.