Golf présidentiel en compagnie de Bill au club North Hatley

(Louis Grenier, North Hatley)

Vous est-il arrivé d’avoir un président américain venir dans votre cour? Voilà l’expérience vécue vendredi alors que Bill Clinton, en vacances au Manoir Hovey avec Hillary, sa fille Chelsea, le mari et les enfants de ceux-ci, est venu jouer au club North Hatley.

Bill a été très bien reçu par Louis Grenier, l’homme-orchestre au pittoresque neuf trous fondé en 1924 en haut du Lac Massawippi. Ce n’est pas moi qui le dit, mais la sécurité.

« Merci de nous avoir rendu la tâche plus facile », ai-je entendu dire le patron des sept ou huit agents du FBI et de la GRC, parce que ces visites sont toujours top-secrètes jusqu’à la toute fin.

D’ailleurs, j’ai su ou plutôt deviné en voyant rôder autour les limos banalisées.

UNE INVITATION QUE LOUIS N’OUBLIERA JAMAIS

Toujours est-il qu’avec la pluie du matin et un lunch plus long au Hovey, où le chef Roland Ménard est un habitué du golf local, ils y sont survenus des délais que Louis a tout arrangés.

Bill a fait un quatuor en compagnie d’un ami de plus de cinquante ans venu de Las Vegas le rejoindre, Louise Penny, l’auteure responsable de cette visite du clan Clinton dans les Cantons, qui en passant est capable de frapper une bonne balle puisqu’elle a joué du départ des hommes, et de… Louis.

« Je n’étais aucunement prévu au groupe jusqu’à ce que l’ami de Monsieur le président me demande avec grande surprise pourquoi ne pas me joindre en installant les sacs sur les voiturettes pour compléter puisqu’ils n’étaient que trois. Je n’ai jamais été nerveux de frapper une balle, mais là… », d’admettre l’hôte qui a égalé la normale jusqu’au 9e.

Et Bill, lui?

« Il a été d’une gentillesse extrême. Il est une bonne personne. Il est simple. Bien sûr qu’il a jasé. Il sait rire. Il est un grand conteur. Pour Monsieur le président, s’appuyer sur son bâton après un coup de départ ou un roulé afin de prendre le temps de raconter telle ou telle anecdote survenue ici et là dans sa remarquable carrière est tout à fait normal », a raconté Louis Grenier.

Pas de problème pour les gens qui suivaient. Sécurité oblige pour les dignitaires, il y avait deux trous libres à part peut-être à la fin pour être franc.

Pour celles et ceux qui veulent toujours tout savoir, Bill a aussi refilé des petits conseils techniques de l’élan à ses amis, mais curieux, il n’a jamais évoqué le nom de… Donald Trump!

LE FAMEUX NEUF TROUS DES AMIS BILL ET JEAN

La partie de Bill, comment va-t-elle en cet été post-élections présidentielles compte tenu que Hillary le garde moins occupé?

« Athlétique et mince, monsieur le président aussi est capable d’atteindre de bonnes distances effectuant de solides impacts. J’ai claqué un long départ au 7e et il n’était pas loin. On voit qu’il a joué. Il a inscrit un petit 43 facile », de mentionner Louis en esquissant un petit sourire avec raison.

Personnellement, c’était la deuxième fois que je voyais Bill en action. Lors d’un sommet économique à Tremblant il y a de cela une bonne douzaine sinon quinzaine d’années avec le temps qui file, Bill et Jean Chrétien, deux amis d’ailleurs, en tournée conférences ensemble cette année, étaient partis après le travail en fin d’après-midi faire ce qui allait devenir un des plus interminables neuf trous de l’histoire.

Au grand désespoir de la sécurité et de mon chef de pupitre au journal qui attendait le récit, ils avaient fini à la brunante.

Sans parler du festival de mulligans, c’était drôle de voir qu’ils avaient plus qu’une balle dans les poches et reprenaient leurs coups quand le cœur leur disait, ce qui était souvent le cas.

Laissez-moi vous confirmer que le style de Bill n’a pas changé du tout.

LE GOLF SELON BILL

La famille Clinton a été absolument charmante au cours de la semaine à North Hatley, où Bill et Hillary ont pris un bain de foule pour visiter les commerces du village avec tout ce cela comporte. Au golf, il a apprécié la qualité du terrain supervisé par Tony Card.

Comme le font les amis André, Nicole, Hélène, Yvan, Pauline, Marc, Marie-Pier Robert et Christiane, Bill est allé au 19e après sa ronde et a accepté des selfies avec les membres.

Il a fait plus que prendre un Gatorade. Il a conversé une bonne quarantaine de minutes assis à la grande table ronde proche de la télé à Golf Channel.

« Voilà un bon indicatif que Monsieur le président a quand même apprécié sa visite, le pavillon n’ayant pas été prévu à l’horaire », de spécifier Louis.

Même s’il avait une surveillance très étroite, les gens ont pu circuler et même prendre des photos en plus des officielles signées Charles-Antoine Millette et doctorant en sciences politiques à l’UQAM et aussi de la Chaire Raoul-Dandurant avec spécialisation en études américaines ce qui tombe pile.

En passant, Bill Clinton est allé fêter samedi au golf du club extrêmement sélect et encore plus privé Memphrémagog. Hé oui, il a eu 71 ans le 19.

Avant de quitter sous escorte, Bill a eu cette phrase qui réjouit tout Hatley et son président Georges Marceau. « Un très joli parcours et de la très agréable compagnie, c’est ça le vrai bonheur au golf! », ont été ses mots en serrant la main à Louis Grenier.

Mon petit mon doigt me dit que cette pensée est là pour servir et rester …

SACHEZ BIEN QUE …

Non, Bill Clinton n’a pas payé son golf, ni les voiturettes pas plus que son Gatorade et les deux casquettes et serviettes à l’effigie du club qui risquent de se retrouver à Augusta, Pebble Beach et qui sait où ailleurs puisqu’il fréquente les plus grands endroits.

So what? Avez-vous une petite idée aussi tout ce que vaut cette visite présidentielle côté publicité?

Et bien sûr que oui, il fait son par en passant derrière ma cabane.

« Ramasse-ça. Je te donne ton roulé, mon Bill », ai-je demandé aux chevreuils d’aller lui dire avant qu’il ne s’exécute sur la distance d’une douzaine de pieds.

Après tout, il faut recevoir la visite lorsqu’on en a et qu’on veut en avoir de nouveau.