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Équipe Canada, j’y crois

(Minas Panagiotakis)

Il y a 11 ans, le développement des joueurs au Canada, qui accusait un retard indu, a (finalement) gagné des adeptes.Humbles débuts? Voyez ça comme l’équivalent d’une franchise d’expansion au sport professionnel. Aucun entraîneur, aucun joueur, aucun mécanisme de soutien ni structure au lancement, mais un nom : Équipe Canada. Dans un pays imbu de hockey, on ne peut pas résister. Et qui pourrait résister au concept de foi? C’est un mot puissant. La foi est au cœur de ce programme, à mon avis. Elle a permis sa mise en œuvre. Quand les premiers adeptes d’Équipe Canada se sont mis à l’ouvrage, abandonnant leurs égos, une chose étrange est arrivée : ils ont trouvé un terrain d’entente. Ils ont fait de la « foi » un fondement du processus de création d’une équipe nationale. Et cette foi, ils l’ont trouvée dans une confiance mutuelle.

« Au début, bien des gens étaient fascinés, mais ils avaient aussi beaucoup de questions, raconte Jeff Thompson, directeur en chef du sport à Golf Canada. À quoi ça va vraiment servir? Quel effet cela aura-t- il? Est-ce que ça peut durer? Pouvons-nous travailler tous ensemble? Et ça n’a fait que s’améliorer, année après année, depuis lors. » S’attendait-on à de tels résultats? À ces 29 victoires sur les circuits du monde entier, à tous ces drapeaux canadiens s’affichant dans les classements officiels après une décennie seulement? Improbable, mais ça s’est produit. On a aussi vu des admirateurs se pressant sur dix rangs au bord des allées de l’Ottawa Hunt & Golf Club pour voir Brooke Henderson à l’Omnium féminin CP. On a vu la golfeuse se hisser au 2 e rang mondial avant l’âge de 19 ans. On l’a vue remporter un championnat majeur et trois autres titres de la LPGA, et presque une médaille aux Jeux olympiques.

Et que dire de Mackenzie Hughes? Pouvait-on l’imaginer gagnant sur le PGA TOUR dès sa première saison? Ou espérer que le Circuit Symetra compterait deux championnes canadiennes, Anne-Catherine Tanguay et Brittany Marchand, en 2017? Auriez-vous jamais pensé être si optimiste, si confiant pour le golf canadien? Pas moi. Mon espoir pour cette initiative, il y a 11 ans, se limitait à quelques bonnes choses, pas extraordinaires mais convenables, comme d’aider au développement, pas d’engendrer un déferlement de succès. Je dois sans doute des excuses à ces décideurs, entraîneurs et « croyants » du début. Le programme de développement de Golf Canada est non seulement l’une des plus belles histoires méconnues du sport canadien, c’est aussi une initiative que d’autres pays, partout dans le monde, veulent imiter. « La mission de notre programme est simple, explique Thompson, produire davantage de Brooke Henderson et de Mackenzie Hughes, plus souvent, par dessein, pas par hasard. » La structure est prioritaire. Équipe Canada représente un investissement annuel de 1,5 million de dollars, à plusieurs niveaux, suivant un cheminement clairement défini. Cela commence par la formation de développement qui mène à la formation amateur, puis au soutien, à l’aide et au mentorat de la formation Jeune pro. À compter de 2018, le programme national de développement comprendra un volet académique de 18 semaines. Les joueurs et les coachs séjourneront au Bear Mountain Resort de Victoria, en immersion dans un centre d’excellence de haut niveau. Les jeunes fréquenteront une école secondaire locale. L’entraînement, qui durait de 30 à 35 jours par année, passera à 120 jours. « Quand nous avons vu ce qui se faisait dans le monde, tout ce temps et ces points de contact que d’autres pays offrent à leurs joueurs, nous avons constaté que cette étape manquait chez nous », ajoute Thompson. Parmi tant d’étapes qu’Équipe Canada assure en chemin, pourrais-je conclure.


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Cet article a été publié dans l’édition septembre 2017 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image.