Diane Barabé vit un rêve à Augusta

Diane Barabé (Bernard Brault/ Golf Canada)

AUGUSTA, Géorgie – Diane Barabé, de Granby, aura du mal à s’endormir ce soir.

Jeudi matin, elle fera ses débuts comme arbitre dans le prestigieux tournoi des Maîtres. Elle deviendra ainsi la première Canadienne à occuper une telle fonction à Augusta.

Si tout fonctionne comme prévu, elle sera assignée au trou no 17. Vendredi, elle sera d’office entre le 8e et le 9e trou. Samedi, elle sera au numéro 4 et dimanche au numéro 3.

« Je suis évidemment très excitée de vivre une telle expérience dans un tournoi aussi prestigieux. J’espère être à la hauteur », nous a-t-elle confiée lors du souper annuel de Golf Canada en banlieue d’Augusta.

Membre du club Granby Miner depuis plusieurs années, Barabé est présidente du Comité des règles de Golf Canada, ce qui signifie qu’elle connaît les règlements sur le bout des doigts. Elle a déjà travaillé dans trois Omniums canadiens RBC et dans trois championnats des États-Unis chez les femmes. Au mois de juin, elle sera d’office à l’Omnium des États-Unis.

Barabé est une élève de Jacques Nols, une sommité dans les règles de golf. Elle a aussi travaillé avec les meilleurs arbitres de la province de Québec avant d’atteindre un tel statut. On lui dit bravo et on lui lance le mot de Cambronne.

PHIL SOUHAITE IMITER NICKLAUS

Phil Mickelson aura 47 ans à la mi-juin, mais il n’a pas perdu espoir de gagner le tournoi des Maîtres une 4e fois, ce qui lui permettrait de rejoindre Arnold Palmer et Tiger Woods au deuxième rang sur la liste de tous les temps.

« Si je peux jouer aussi bien que je l’ai fait à l’Open de Grande-Bretagne l’an passé, j’aime mes chances d’être dans la course dimanche après-midi, disait-il mardi après-midi. Je ne crois pas que mon âge soit un facteur si important. De nos jours, les joueurs se gardent en forme et parviennent à prolonger leur carrière.

« Prenez l’exemple de Bernhard Langer qui était parmi les meneurs en ronde finale l’an passé même s’il avait 58 ans. Je ne suis pas le plus grand champion au gymnase, mais je m’arrange pour garder la forme et rester compétitif. Si les conditions de jeu sont difficiles jeudi et vendredi (tel que prévu), ça jouera en ma faveur parce que je connais ce parcours sous toutes ses coutures. Je sais exactement où ne pas frapper la balle pour me mettre dans le trouble. À Augusta, il faut éviter les erreurs graves si on veut avoir une chance de gagner. »

Jack Nicklaus avait 46 ans quand il a remporté sa 6e et dernière victoire à Augusta, en 1986. Il est venu de nulle part et il a joué 30 sur le dernier neuf pour devancer Seve Ballesteros, Greg Norman et Tom Kite. C’est un classique dans l’histoire du sport.

Nicklaus est d’avis que les chances de Mickelson de répéter son exploit sont très bonnes parce qu’il cogne encore la longue balle et qu’il excelle autour des verts. « Je ne serais pas surpris de le voir parmi les meneurs », a-t-il déclaré.

DE LA GRANDE CLASSE

Il était environ 10 h, mercredi matin, lorsque le Néo-Zélandais Craig Heatley, président du comité des Médias au club Augusta National, s’est présenté dans la nouvelle salle de presse pour s’adresser aux journalistes du monde entier.

« Nous sommes très fiers de cette nouvelle bâtisse, a-t-il dit. Vous êtes la crème de la crème et nous voulons vous aider le mieux possible à bien faire votre travail. Ce building (un véritable château) a été construit dans un temps record, comme cela est possible uniquement aux États-Unis. Dieu vous bénisse et Dieu bénisse le Masters. »

De la classe, de la très grande classe.

On nous a ensuite présenté une vidéo des nouvelles installations en nous rappelant l’importance des journalistes dans ce tournoi depuis l’époque de Grantland Rice, ami personnel de Bobby Jones, et d’Herbert Warren Wind, celui qui a inventé l’expression Amen Corner en 1958.

On a également noté la contribution de certaines personnes et souligné la carrière du Texan Dan Jenkins qui couvre le tournoi pour une 67e année consécutive.

Le club Augusta National a compris l’importance des médias dès sa création au début des années 1930. Bobby Jones, cofondateur du tournoi avec son ami Clifford Roberts, disait souvent : « J’ai gagné tous les tournois, mais personne ne l’aurait su si les journalistes n’avaient pas été là pour rapporter mes exploits. »

SEMAINE CONSACRÉE À PALMER

Environ une heure plus tard, Bill Payne, président du club Augusta National, avait rendez-vous avec les journalistes dans la salle d’entrevues.

Il a d’abord dit que le 81e tournoi des Maîtres était dédié à Arnold Palmer. « Nous allons lui rendre hommage pendant toute la semaine, a-t-il dit. Arnold a été un grand champion et il a marqué profondément l’histoire du Masters, mais il a surtout été un grand homme. Il nous a laissé entrer dans sa vie et nous l’avons aidé à accomplir de grandes choses.

« Je n’ai jamais rencontré un homme aussi généreux de sa personne. J’ai eu la chance jouer en sa compagnie même si j’étais un très mauvais golfeur. Plus tard, je suis devenu son ami et il a beaucoup influencé ma vie. »

Quand on lui a demandé si le nouveau Centre de presse allait porter le nom du roi du golf, il a répondu : « La construction du centre a pris fin il y a deux jours et nous n’avons pas encore eu le temps de se pencher sur la question. »