Cette fois, Sergio a laissé parler ses bâtons

Sergio Garcia
Sergio Garcia (Andrew Redington/Getty Images)

J’exagère à peine quand je dis qu’au fil des ans j’ai choisi au moins 1 542 fois l’Espagnol Sergio Garcia parmi mes favoris pour remporter un tournoi du grand chelem. Malgré l’énormité du chiffre, j’exagère à peine. Puis, au moment où l’on s’y attendait le moins, le voilà champion du Tournoi des Maîtres. Olé!

Enfin, « El Nino » va cesser de porter l’étiquette d’être le meilleur golfeur au monde à n’avoir jamais gagné un titre majeur.

Dans tous les mérites qui lui reviennent au lendemain de cette bataille épique avec Justin Rose au Augusta National, celui qui devrait le plus lui revenir est d’avoir su, à 37 ans, continuer de s’accrocher à son rêve.

On ne termine pas 22 fois dans le top 10 dans les rendez-vous majeurs et on n’est pas un pilier de l’équipe Europe en Coupe Ryder sans appartenir à l’élite. Mais admettez quand même que Sergio avait pris une sérieuse option sur le titre de « champion dans l’art de se planter », comme le montre sa fiche de 0-73 dans son nombre de tentatives de finir premier, une statistique qui aurait pu lui laisser des séquelles pendant le reste de sa vie.

Cela dit, ce n’est pas pour souligner sa détermination que deux plus grands Maîtres de tous les temps, Jack Nicklaus et Tiger Woods, ont été les tout premiers à transmettre sur leurs félicitations via les réseaux sociaux dans les instants qui ont suivi cette victoire en prolongation qui a eu l’air d’une « délivrance » pour l’Espagnol.

Comme ses héros d’enfance

Après avoir frôlé encore la catastrophe, au début du neuf de retour de dimanche lorsqu’il s’est retrouvé en déficit de deux coups derrière Rose. Ce retard aurait pu être plus grand n’eut été sa réussite d’une normale miracle extirpée au 13e, malgré un coup de pénalité qu’il a dû prendre pour se sortir des buissons.

Sergio s’est cependant comporté en valeureux matador. Faillait le faire : remporter le Masters le même jour que ce qui aurait été le 60e anniversaire du très regretté Severino Ballesteros, double champion de l’évènement en 1980 et en 1983. Seve était son idole d’enfance à l’instar de Jose-Maria Olazabal, aussi double vainqueur en 1994 et en 1996.

Et que dire que cet aigle spectaculaire au 15e, dimanche, lequel s’avérait le premier enregistré par un éventuel gagnant depuis… Olazabal, en 1994

Le meilleur a gagné

Ok… Vous me direz que le Tournoi des Maîtres, ça reste du golf et non du théâtre même si sa scène est immense.

Avec tout le respect que j’ai à l’égard de Justin Rose, Sergio est celui qui a offert le jeu le plus reluisant dans le dernier droit de la compétition.

Plus jeune, Sergio avait la langue bien pendue. Cette fois, il a laissé parler ses bâtons. Et son oiselet en conclusion était d’une exécution impeccable.

En fait, Sergio n’aurait jamais dû se taper la prolongation s’il n’avait pas raté ses deux occasions d’oiselets absolument réalistes qu’il a eues au bout de son fer droit aux 16e et 18e verts du jeu régulier, mais bon…

Pas une, deux victoires

Ce n’est pas une, mais deux victoires qu’a signées Sergio en même temps puisqu’il faut ajouter celle qui l’opposait au parcours du Augusta National.

Admettez qu’il y est très ironique de constater que le golfeur occupant le 192e rang du PGA Tour dans la colonne des coups roulés ait eu le dernier mot sur les verts que Bill Payne et son comité s’efforcent pour préparer des verts qui sont à la limite de l’impossible.

La citation du champion

« Dès que j’ai embarqué dans mon auto pour venir au club, je me suis senti serein comme jamais! »

Le chiffre 62

Cela représente le nombre d’années consécutives que notre maître-professionnel québécois, André Maltais, a suivi Augusta National. À l’instar de son ami Adrien Bigras, il estime que les verts sont beaucoup trop rapides.

Golfeur et fier de l’être

Les manifestions d’encouragements mutuels et de félicitations qui se sont répétées entre Sergio Garcia et Justin Rose, même dans les moments les plus intenses de leur duel, rehaussent la dignité du sport.

Quand on voit ça, on se dit qu’on a de quoi être fier d’être golfeur.

Arrêt de la LPGA chez Claude Brousseau

La LPGA s’arrête cette semaine à Hawaii pour le Championnat Lotte disputé au club Ko Olina. C’est là que travaille l’Abitibien Claude Brousseau. Il y est le directeur de l’Académie de ce club de golf.

Brousseau accueillera deux Québécoises, soit : Maude-Aimée LeBlanc, qui est au nombre des inscrites; et Anne-Catherine Tanguay qui sera sur place pour participer aux qualifications.

Doté de deux millions de dollars en bourses, le Championnat Lotte possède cette particularité de commencer dès mercredi pour finir samedi. Golf Channel retransmettra en direct en soirée en raison du décalage.

Du golf à Pâques?

Étant donné le temps doux de dimanche et lundi, on s’attend à ce que plusieurs clubs de golf lancent leur saison 2017 dès cette semaine.

« Jouer au golf à Pâques? » Pourquoi pas ! Voilà du moins la proposition que fait Alain Danault, dynamique directeur général du Club de golf Victoriaville qui ouvrira ses portes le 12 avril.