Gordon et le golf

Ce que les clubs de golf doivent savoir quand ils sont hôtes de championnats

(Chad Hipolito/ Golf Canada)

Le slogan du Duncan Meadows Golf Course, sur l’île de Vancouver, qui a récemment accueilli le Championnat canadien amateur masculin, pourrait servir de devise à tous les clubs de golf, d’un océan à l’autre, qui sont hôtes de championnats provinciaux et nationaux.

Ming Hui, propriétaire du Duncan Meadows, rappelle que le parcours a tenu son premier grand évènement, le Championnat mid-amateur de Colombie-Britannique, en 1999. Depuis, le club et ses membres ont accueilli toute une panoplie de compétitions : des championnats juniors et amateurs provinciaux, des tournois Premiers élans, le Championnat des universités et collèges canadiens, des épreuves du Circuit féminin canadien, et même un tournoi de l’American Junior Golf Association où, raconte Hui, une jeune Paula Creamer avait établi le record féminin du parcours en compétition, avant de connaître la gloire sur le Circuit de la LPGA.

« L’aventure est fabuleuse, souligne Hui. Même si les membres doivent céder leur terrain pour quelques jours, c’est une expérience positive pour tous. C’est bon pour le club, car ça nous donne de la visibilité, et c’est bon pour le golf dans son ensemble. »

Golf Canada maintient des contacts constants avec des centaines de clubs de golf afin de réserver des sites, pour les trois à cinq prochaines années, qui accueilleront la trentaine de tournois annuels organisés par la Fédération nationale du sport, déclare Adam Helmer, directeur des règles, des compétitions et du statut d’amateur chez Golf Canada.

« De longs délais de préavis et d’excellentes communications sont la clé du succès, explique-t-il. Une fois qu’ils ont accueilli un championnat, les gens du club  se rendent compte que c’est une expérience positive et durable pour tous les intéressés. Certains clubs en profitent pour mettre en valeur d’importantes rénovations, célébrer un anniversaire marquant ou se faire connaître davantage. D’autres choisiront un championnat particulier parce qu’ils ont de bons joueurs dans cette catégorie et c’est toujours un avantage de disposer de compétences locales. »

Phil Berube, directeur général et chef de la direction d’Alberta Golf, abonde dans le même sens : « Nous sommes très chanceux, car de nombreux clubs albertains y voient une vitrine pour leur établissement et une occasion de faire leur part pour la communauté golfique. » Il ajoute que l’essentiel est d’établir un partenariat entre l’association de golf, les membres et le personnel du club hôte, et les joueurs eux-mêmes.

Pour Golf Canada et les associations provinciales, c’est toute une tâche de trouver, année après année, un nombre suffisant de clubs offrant les installations qui conviennent. Alors que les plus petites provinces accueillent relativement peu de compétitions, l’Ontario a plus de 50 épreuves de qualification et deux douzaines de championnats.

« La saison est courte et c’est difficile de programmer tous ces tournois durant le bref été ontarien », fait remarquer Rob Watson, coordonnateur du programme Prochaine génération et des compétitions de Golf Ontario.

Certaines associations provinciales offrent un modique dédommagement aux clubs hôtes, ce qui rend l’aventure plus attrayante pour certains établissements, mais là ne s’arrête pas l’équation. Tout en agissant ainsi, l’association de golf de la Colombie-Britannique « s’efforce de faire comprendre aux clubs hôtes l’importance des retombées économiques pour la collectivité ainsi que les possibilités de recettes de restauration accrues et les occasions de commandites locales », soutient Kris Jonasson, chef de la direction de British Columbia Golf.

Helmer ajoute que Golf Canada prépare actuellement un nouveau modèle d’accueil qui lèguera un « héritage durable » pour commémorer la contribution du club à l’essor du golf. Cet héritage pourrait se traduire par des dons de trousses de Golf en milieu scolaire aux écoles de l’endroit ou d’autres façons de faire croître la pratique du sport dans la collectivité.

L’un des moments les plus marquants de mes 30 années d’adhésion à mon club de golf fut le bénévolat que j’y ai fait, l’an passé, au tournoi Premiers élans qui comportait une composante d’Olympiques spéciaux. Nous avons aussi accueilli un Championnat amateur masculin d’Ontario ainsi que quelques autres tournois au fil des ans, et à l’approche de notre centenaire, en 2019, notre club est en quête d’un autre championnat important. Notre motivation secrète est sans doute le fait que nous disposons d’un excellent parcours et que nous en avons assez d’être qualifiés de « joyau caché »!

Mais peu importent vos raisons, n’hésitez pas à approcher votre association provinciale de golf ou Golf Canada pour voir ce qu’implique l’accueil d’un tournoi.

Au fond, la seule raison qui compte, c’est pour l’amour du golf.