Calepin de la Coupe des Présidents : Patrick Reed nargué et l’expérience d‘Adam Scott

Patrick Reed
Patrick Reed (Warren Little/Getty Images)

MELBOURNE, Australie – Comme si ce n’était pas suffisant d’être le premier capitaine-participant à disputer la Coupe des Présidents en 25 ans, Tiger Woods a joué un autre rôle mardi au club de golf Royal Melbourne.

Et il l’a fait bien malgré lui.

Woods faisait partie d’un groupe avec Patrick Reed pour la première ronde complète d’entraînement de l’équipe américaine, qui espérait ainsi atténuer les effets du décalage horaire à la suite d’un pénible vol de 23 heures en provenance des Bahamas.

« C’est toujours bien de jouer avec Tiger, parce qu’il vous permet de disparaître, a dit Reed. Tout le monde regarde ce que fait Tiger. »

Woods a reçu une bonne dose d’amour des amateurs de golf australiens, puisque plusieurs d’entre eux craignaient qu’il ne fasse pas le voyage après que sa carrière ait été menacée par quatre interventions chirurgicales au dos. Woods a remporté le Masters d’Australie à Kingston Heath en 2009 et réussi le coup roulé victorieux en 2011, lors de la dernière présentation de la Coupe des Présidents au Royal Melbourne.

Mais Reed n’est pas passé inaperçu.

Il s’est retrouvé au coeur des discussions à l’occasion de la première séance médiatique de l’événement, mardi, à cause des fautes qu’il a commises lors du Défi mondial Hero la semaine dernière.

Il a retiré du sable à deux reprises derrière sa balle, alors qu’elle se trouvait dans un obstacle en plein milieu du terrain. Après une reprise vidéo, Reed a écopé deux coups de pénalité. Il a assuré ne pas l’avoir fait de manière intentionnelle, et ne pas en avoir tiré un avantage; il n’a pas vu la tête de son bâton toucher au sable; et l’angle de caméra n’a pu capter l’écart entre la tête de son bâton et la balle.

Les amateurs de golf n’ont toutefois pas attendu jusqu’au début officiel de la compétition jeudi pour le narguer.

Reed faisait partie d’un quatuor avec Woods, Justin Thomas et Patrick Cantlay. Tandis qu’il se préparait à effectuer son coup de départ, un amateur présent dans les gradins a crié: ‘Sur le tertre de départ, l’Excavateur’.

Reed s’est retourné vers lui et l’a salué avec sa casquette, avant de cogner son coup de fer au centre de l’allée.

Onze des 15 golfeurs et capitaines qui ont participé aux rencontres médiatiques mardi ont dû s’exprimer sur l’incident impliquant Reed. Dont Reed lui-même, qui a notamment dû répondre à cette question-ci: ‘Vous n’avez pas triché?’

« Non, bien sûr que non », a-t-il répondu.

Bref, Reed a très hâte que la Coupe des Présidents se mette en branle. Et il y a fort à parier que c’est aussi le cas pour ses coéquipiers.

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Personne au Royal Melbourne n’a plus d’expérience à la Coupe des Présidents qu’Adam Scott.

Mais ça ne veut pas dire que c’est positif.

Il était une recrue, en 2003, et l’un des principaux acteurs en faveur de la poursuite du duel entre Ernie Els et Tiger Woods en dépit de la noirceur en Afrique du Sud _ qui a éventuellement été déclaré nul. Avec le recul, ç’a été une petite victoire pour Scott et l’équipe internationale. Depuis ce temps-là, il n’a jamais savouré de victoire.

Malgré cela, l’Australien âgé de 39 ans _ le plus vieux joueur au sein de la plus jeune équipe internationale de l’histoire de la compétition _ n’a jamais été aussi optimiste.

« C’est une très belle opportunité pour nous, ça l’est vraiment, a admis Scott mercredi, à la veille des premiers matchs. J’ai un bon pressentiment depuis quelques mois, à cause de la manière dont cette équipe a été bâtie. Je ressens une énergie très, très positive, ce qui manquait de toute évidence au cours des derniers tournois (de la Coupe des Présidents). Ce n’est pas tellement plaisant de perdre sans arrêt. »

Scott le sait très bien.

Il est le détenteur du record pour le plus grand nombre de défaites à la Coupe des Présidents, en vertu de sa fiche de 14-20-5. D’ici la fin de la semaine, il occupera le deuxième rang derrière Phil Mickelson _ dont la séquence de 12 participations s’est arrêtée cette année _ pour le plus de matchs joués.

Mais Scott et le reste de l’équipe internationale ont éprouvé beaucoup de difficulté à cacher leur optimisme, même s’ils seront confrontés à une équipe américaine qui sera de nouveau la favorite pour l’emporter.

La moyenne du classement mondial des joueurs américains est 12,3.

Scott est le golfeur le mieux classé parmi les 12 membres de l’équipe internationale. Il est 18e au monde.

De plus, Scott a accompli de nombreux exploits en deux décennies de golf professionnel _ il a notamment remporté le Tournoi des Maîtres en 2013, devenant ainsi le premier golfeur australien à enfiler le veston vert au Augusta National. Il est aussi devenu le premier Australien depuis Greg Norman à occuper le premier rang mondial. Il a aussi signé un total de 27 victoires aux quatre coins de la planète.

Mais ce qu’il lui manque, c’est un titre à la Coupe des Présidents.

« Je crois que c’est beaucoup plus important que ce que j’ai imaginé, a admis Scott. Depuis quelques années, je donne tout ce que j’ai à cette équipe, et jusqu’ici les résultats n’ont pas été au rendez-vous. C’est toujours désagréable de quitter le dimanche sans pouvoir soulever le trophée. C’est une belle opportunité pour nous, et ce sera probablement une équipe dont on parlera longtemps, après une telle séquence (d’insuccès). J’ai vraiment hâte de me mettre à la tâche cette semaine. »

La Coupe des Présidents se met en branle mercredi à 17 h 30 (Heure de l’Est)