Avant l’Omnium canadien RBC

Mike Weir (Photo Getty)

Pour très bon nombre des noms les plus connus et donc des favoris, la visite à Royal Montréal constitue des retrouvailles.

Ils sont plus de la moitié de la Coupe des Présidents en 2007 de retour pour l’Omnium canadien RBC.

Il s’agit de Woody Austin, dit «l’Aquaman», Stewart Cink, Jim Furyk, Lucas Glover et Hunter Mahan au sein de l’équipe des USA.

Chez les internationaux, on retrouve Stuart Appleby, K.J. Choi, Ernie Els, Retief Goosen, Trevor Immelman, Geoff Ogilvy, Vijay Singh et Mike Weir.

Weir avait gagné un match historique en conclusion dont voici le récit.

Le fameux match nul de 3-3 entre l’ex-URSS et Vladislav Tretiak et le Canadien au vieux Forum le 31 décembre 1975 restera toujours une pièce d’anthologie du sport à Montréal et au Québec au plan de l’excellence.

Or, la confrontation Mike Weir-Tiger Woods le 30 septembre 2007 en conclusion de la Coupe des Présidents à Royal Montréal s’inscrit définitivement dans cette catégorie pour son très haut niveau d’intensité.

Champion du Tournoi des Maîtres et de sept autres titres à la PGA, l’Ontarien de Bright’s Grove a toujours eu un lien particulier de succès chez-nous.

Rappelez-vous sa victoire au «Skins game» en 1999 au Mont-Tremblant qui s’est avérée le déclencheur de la plus reluisante carrière d’un Canadien au golf et dans l’ensemble du sport individuel. Plus récemment, son premier contrat d’architecte a été obtenu au club Laval-sur-le-Lac, qu’il a modernisé avec son associé Ian Andrew.

Capitaines des USA et de l’équipe internationale de même que deux légendes, Jack Nicklaus et Gary Player, ont eu le très bon flair de donner aux 30 000 spectateurs bondant le Royal ce qu’ils voulaient en ce dimanche: ce sera leur favori face au numéro un au monde.

«Augusta a été très spécial comme vous savez, mais je suis aussi très fier de cette Coupe au Canada. La planète entière va voir et apprécier la ferveur du golf chez-nous à ce grand club de golf qu’est le Royal Montréal avec l’ampleur de l’événement», de mentionner Weir plus tôt dans la semaine.

QUEL MATCH…

Toujours est-il que Weir passera admirablement de la parole aux actes durant les quatre jours de la durée.

Sa récolte de 3,5 points sur une possibilité de cinq s’avèrera d’ailleurs la plus productive chez les Internationaux, cela dans le rôle de joueur-invité ce qui ajoute au mérite. Ses résultats des deux années précédentes n’avaient pas suffi pour une sélection directe cette fois.

Et le plus beau et son plus gros point de Weir surviendra indiscutablement contre Tiger.

«Mike! Mike!! Mike!!!» scande la foule dans une ambiance déjà fébrile au terrain d’exercice.

Weir part en feu en réussissant l’oiselet sur la distance de dix pieds au 2e vert.

Tiger cherche ses repères.

Il commet un bogey au 4e et il frappe son coup de départ hors limite au 6e à normale cinq, ce qui tient d’une grave bourde.

Le public n’en espérait pas tant. Leur gaucher en avance par trois après six.

«Merci pareil d’être ici, Tiger!» crie un spectateur.

La cadence changera.

Au 11e, Tiger cale presque son deuxième coup sur cette normale quatre et enregistre un deuxième oiselet de suite dans les instants suivants au 12e.

Tout va vite au golf.

Des bogeys de Weir au 14e et 15e, où il tente en vain de sauver in extremis en bordure de l’eau, place Tiger en avance par un trou.

La tension monte.

Au 17e, Tiger a la victoire au bout du fer droit avec un roulé de 13 pieds pour le birdie gagnant.

Il rate, mais Weir va créer l’égalité sur la distance de 10 pieds.

… QUELLE FIN

Guerre de nerfs avec l’impasse avec seul le 18e à compléter.

Personne n’a droit à l’erreur.

«Mikie Mikie !! Mikie!!!» hurlent les fans.

Qui craquera?

Inspiré par l’énergie électrique, Weir loge son coup de départ dans l’allée au grand soulagement dont le sien.

Obligé d’attaquer, Tiger sort son décocheur et tire son coup vers la gauche.

Plouk! La balle finit à l’eau pour une pénalité d’un coup et il en faudra finalement quatre à Tiger avant d’enfin atteindre le vert.

En grand maître, Weir attend à quinze pieds du fanion en deux coups.

Bon sportif, Tiger s’avance et retire sa casquette et tend la main. Il concède le roulé, le trou et conséquemment le match.

…ET QUELLE FÊTE

On se serait cru à une conquête de la Coupe Stanley au septième match avec les célébrations.

«Finir oiselet-oiselet pour vaincre Tiger explique pourquoi votre Canadien est un champion du Tournoi des maîtres», dira Player.

Grâce à Weir, la foule ne finit plus de célébrer même si la Coupe sera ravie aisément par les visiteurs puisque Team USA aura le dessus 19,5 contre 14,5.

Fait rare dans le sport, Weir achètera une page complète dans un quotidien national pour remercier les gens.

«J’aurai toujours la chair de poule en repensant à ce que j’ai vaincu contre Tiger à Montréal avec tout ce support», commente Mike Weir.

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