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Arnie a démocratisé le sport comme aucun

La grande « faucheuse » peut-elle prendre une pause, SVP! Après « The Greatest » Muhammad Ali, voilà que le sport perd son « King », ce qui est trop lourd comme deuil en si peu de temps.

Le golf a eu son lot de champions avec Walter Hagen, Byron Nelson, Ben Hogan et Jack Nicklaus avant Tiger Woods, mais personne n’aura autant changé son milieu qu’Arnold Palmer.

Arnie a démocratisé le sport comme aucun.

Le véritable déclencheur du boom du golf n’a pas été Tiger, mais Arnie dans les années 1960 et 70. Il a sorti le golf du « clubhouse » des riches pour le transporter directement dans les salons de l’ensemble de la population américaine, notamment avec la place grandissante de la télé.

Arnie possédait un panache sans pareil en poussant son jeu à la limite du risque et plus encore avec sa fin d’élan en spirale. Et que dire de son sens du dramatique!

« Arnie est comme… Jack Dempsey avec un rival dans les câbles, Hank Aaron sur une balle rapide avec le compte complet de trois balles et deux prises, Rod Laver sur un point de set, Joe Montana sur une passe-suicide avec une minute au cadran ou A.J Foyt avec un tour à faire pour rejoindre le meneur », a déjà écrit très judicieusement Jim Murray, chroniqueur du Los Angeles Times.

VISITE À LACHUTE

Parmi les privilèges de la vie, je vais faire des envieux en racontant que j’ai eu le double privilège de rencontrer Muhammad Ali et Arnold Palmer dans des événements privés.

Il faut savoir que le golf canadien a toujours occupé une place spéciale chez Arnie.

Alors jeune marié, c’est en 1955 qu’il a remporté à Scarborough, en Ontario, son premier titre professionnel dans le cadre de l’Omnium canadien. On connaît la suite historique.

Il est revenu souvent, notamment à Lachute au milieu des années 70.

J’avais eu l’information d’une ronde intime avec son ami Paul Paré, alors président d’Imperial Tobacco, de Luc Brien et Armand Torchia que je salue.

Gary Taylor était le fier cadet de la « Légende ».

Le choix de Lachute n’avait rien à voir avec le fait que Lachute soit situé à une normale cinq en distance (ou presque) de Mirabel, où Arnie, un passionné d’aviation, pouvait poser son appareil qu’il adorait piloter.

Transformer Lachute en Glen Abbey du Québec et donc en faire une site permanent de l’omnium canadien était dans l’air.

Jamais l’Omnium canadien ne serait disparu de l’écran radar au Québec comme en ce moment-ci…

LE RESPECT DU PUBLIC

En montant aussi haut que le golfeur-président des États-Unis Barack Obama, les hommages ne finissent plus pour Arnold Palmer.

On évoque ses 62 victoires, y compris sept au grand chelem dont quatre à Augusta, mais les propos sont très nombreux et élogieux, sur la puissance de sa personnalité.

«La présence d’Arnold a changé le golf à elle seule», a dit son ami Jack Nicklaus.

Dans un excellent montage fait sur GolfWeek, Adam Schupak a multiplié les commentaires, dont les plus vibrants n’ont rien ou si peu à voir avec les « birdies ».

« Sans Arnold à qui on doit la relance, nous serions tous entassés en ce moment dans une cabane dans le fond du terrain », a déjà déclaré Nick Faldo à l’Omnium britannique.

« Il aurait même été impossible de gagner notre vie au golf si Arnie n’était pas passé avant nous », de mentionner Mark O’Meara.

Enfin, le plus vrai de tous : On ne sera jamais assez reconnaissant envers Arnie qui nous a montré à enlever notre casquette en entrant au pavillon et de toujours regarder les fans droit dans les yeux », a très joliment retransmis Brad Faxon comme message.

AUTRE ANECDOTE QUÉBÉCOISE

Arnold Palmer sera resté l’ami du golf jusqu’à sa fin à 87 ans.

L’hiver dernier, je croise au bureau de postes Bill L., membre à mon club qui a connu jadis le disparu dans son rôle de vice- président d’une grande compagnie aux États-Unis qui commanditait le golf. Dans ses mains, il tient une grande enveloppe, d’où il sort une photo dont il est très fier.

Dans un coin, il y a une dédicace autographiée avec des lettres bien stylisées.

«J’ai demandé à Arnold s’il pouvait signer ceci pour XXX (on taira le nom) dont c’est l’anniversaire», m’explique Bill L.

Merci infini à Arnie d’avoir été… Arnie!