Entretien avec Nick Taylor

Nick Taylor (Streeter Lecka/ Getty Images)

Si, en octobre dernier, on avait sondé les fans canadiens de golf pour savoir qui serait leur prochain compatriote à remporter un tournoi du Circuit PGA TOUR, le pourcentage de voix pour Nick Taylor aurait été plutôt mince.  Et ce n’aurait pas été en raison de son manque de talent, bien au contraire.  À 26 ans, Taylor bénéficiait de la confiance des Canadiens, mais la majorité aurait plutôt parié sur une victoire de Graham DeLaet ou David Hearn, deux membres aguerris du PGA TOUR.  Et pourtant, par un dimanche de novembre, Taylor allait confondre les sceptiques en enlevant par deux coups le Championnat Sanderson Farms.  Aujourd’hui, Taylor nous parle de sa victoire, de l’émulation qu’il suscite et des origines de la mention « appartient au top 5 mondial des joueurs de Mario Kart N64 » dans les notes biographiques de son compte Twitter.

Sur son premier coup de fil après sa victoire :

« C’était la folie furieuse.  J’avais laissé mon téléphone dans mon sac et je n’ai pu le récupérer qu’une demi-heure plus tard.  J’ai appelé ma femme Andie [en couple depuis sept ans, ils se sont mariés en mai 2014] après la remise du trophée.  Elle attendait mon appel en piaffant d’impatience.  Elle était au courant de ma victoire et était si excitée qu’elle s’est mise à pleurer.  »

Sur ce qu’il a fait avec le gros lot (720 000 $US) :

« Je n’ai encore rien acheté qui soit digne de mention, car je n’ai besoin de rien.  J’ai déjà une voiture, mais nous songeons à acquérir un condo à Scottsdale [Arizona].  »

Sur les moments les plus palpitants de sa carrière :

« C’était à l’Omnium Waste Management de Phoenix.  L’intensité de l’événement était à la hauteur de sa réputation, incroyable!  J’étais aussi nerveux qu’au coup de départ de mon premier Omnium des États-Unis à Torrey Pines, en 2008, où il devait bien y avoir 10 000 personnes autour de moi. Je pense aussi au 16e trou du TPC Scottsdale. J’étais gonflé à bloc, parce que si tu ne fais pas un bon coup, la foule se déchaîne.  »

Sur le fait d’inspirer d’autres golfeurs :

« Il n’est pas rare que l’on dise d’un joueur de mon âge, qui a évolué sur le Vancouver Golf Tour ou le PGA TOUR Canada, qu’il a été inspirant de suivre son évolution et de voir à quel point les événements se sont précipités pour lui.  J’éprouve une grande humilité quand j’entends des gens dire : “Ton exemple m’a convaincu de continuer à travailler fort pour atteindre ce niveau, moi aussi.” »

Sur la contribution de Golf Canada au développement des joueurs :

« Plusieurs membres de la nouvelle vague ont appris leur métier grâce à Golf Canada.  Derek Ingram [entraîneur-chef d’Équipe Canada] a fait de l’excellent boulot.  Ses protégés s’améliorent d’année en année, comme le prouvent les résultats.  Nombre d’entre eux ont du succès.  »

Sur le joueur dont il aimerait être le partenaire de jeu sur le PGA TOUR :

« Ce serait une expérience formidable de jouer avec Tiger.  Même quand il en arrache, il fascine le public, il dégage cette aura “Tiger Woods”.  J’aimerais aussi jouer à nouveau avec Rory [McIlroy et Taylor ont été partenaires de jeu lors de l’Omnium des États-Unis 2009 à Bethpage Black].  »

Sur l’endroit où il était quand Mike Weir a gagné le Tournoi des Maîtres (2003) :

« Je regardais le tournoi à la maison avec mon père et mon frère.  J’étais alors en 9e année et je commençais à pratiquer le golf, mais pas exclusivement.  Ce jour-là, j’ai regardé le Tournoi des Maîtres avec beaucoup d’intérêt, de même que les années suivantes.  Ce fut un moment inoubliable.  »

Sur son excellence au jeu vidéo Mario Kart :

« Durant nos deux dernières années d’université, mon camarade de chambre Kevin [Spooner, lui aussi golfeur professionnel] et moi avons beaucoup joué.  Quand il pleuvait et après les cours, Mario Kart occupait tous nos loisirs.  C’est un jeu pour maniaques, mais nous avons appris à y exceller.  On m’a souvent lancé des défis, mais aucun Canadien ne m’a jamais battu à Mario Kart.  Il n’y a pas de classement officiel, mais j’en ai établi un de mon cru, qui est crédible.  La dernière fois que j’ai joué en compétition, c’était aux vacances de Noël.  Il y avait là des gens qui se pensaient plutôt bons, mais je les ai écrasés.  »


Entretien Avec Nick Taylor par Adam StanleyCet article a été publié dans l’édition d’avril 2015 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image à la gauche.