Ce que l’on dit de St Andrews est vrai : c’est bel et bien le berceau du golf. Traverser à pied cette petite ville d’Écosse, passer devant le pavillon et franchir le Swilcan Bridge procure une sensation incomparable. Le battage autour du berceau du golf est énorme – et tout à fait justifié. J’ai eu la chance d’en être le témoin en assistant au séminaire du Royal and Ancient Golf Club pour les officiels et les administrateurs de tournoi avec notre vice-président, Roland Deveau. À titre de représentants de Golf Canada, nous avons pu visiterla Mecque du golf.
En leur qualité d’organismes de régie du golf à l’échelle mondiale, le R&A et la USGA collaborent pour assurer l’essor du golf, préserver ses riches traditions et enseigner ses règles. C’est un mardi après-midi qu’a commencé le séminaire de quatre jours alors que les 95 délégués ont pu faire connaissance. Nous avions beau venir de toutes les régions du globe, notre passion commune pour le golf et ses règles nous a permis de nouer rapidement des liens.
Le lendemain, l’examen de Niveau 3 a accaparé notre attention pendant deux heures et demie après un petit déjeuner très matinal et des vérifications de dernière minute. Cet examen en cinq parties s’est déroulé à la vitesse de l’éclair après d’innombrables heures d’étude et de révision. Fascinante compression temporelle…
Cette épreuve à la fois effrayante et exaltante terminée, nous avons pu nous concentrer sur le reste du séminaire. L’après-midi du deuxième jour portait sur les conditions de réussite d’un championnat. Le succès d’un championnat est imputable en bonne partie au dévouement d’une brigade de bénévoles – et il était évident que ce séminaire réunissait des passionnés. Je n’en reviens pas de l’enthousiasme de l’équipe d’officiels des règles et de préposés aux départs et aux scores que Golf Canada délègue à ses championnats amateurs. Roland Deveau, un Néo-Écossais, est un bénévole de cette trempe.
Il fut question en ce mercredi après-midi du statut d’amateur et de ce sujet brûlant d’actualité qu’est le rythme de jeu. Toutes les associations cherchent des moyens de résoudre cette énigme, et il était intéressant d’entendre les divers points de vue. Les informations du R&A ont été positivement accueillies, mais une question se pose encore : comment pouvons-nous faire plus? La politique de point de contrôle mise de l’avant par Golf Canada a été plutôt bien reçue, et j’ai appris avec joie que l’Association suisse de golf l’appliquait dans certains de ses tournois. Ensuite, les délégués ont abordé la question de la visibilité et de la reconnaissance du golf à l’approche de sa réintégration dans le programme olympique. Je n’ai pu m’empêcher de penser à la façon dont le Canada défendrait son titre…
Le jeudi fut la journée des règles du golf. Andy McPhee, arbitre en chef du Circuit européen, a entretenu l’auditoire de « l’art de l’arbitrage ». Andrew Coltart, un ancien du Circuit européen, a quant à lui fourni le point de vue du golfeur. Échanger des idées et discuter, c’est bien, mais les jeux de rôle, c’est encore mieux. C’est ainsi que l’on a proposé à chaque délégué trois décisions sur les règles. Les délégués jouaient le rôle d’un officiel des règles tandis que le personnel du R&A jouait celui d’un joueur. Les décisions touchaient aussi bien les verts que les obstacles et les obstructions temporaires inamovibles. Nous avions beau être à l’intérieur, le personnel a reconstruit les scènes avec grand réalisme, comme en témoignaient une authentique fosse de sable et même une tour de télévision. Ce fut une expérience très éprouvante pour les nerfs que d’avoir à prendre une décision devant quelques-unes des plus grandes autorités mondiales en matière de règles, mais, en revanche, toute bonne décision aura été bénéfique pour la confiance en soi.
Le dernier jour du séminaire a été consacré à la tâche difficile de prendre des décisions sur des questions en lien avec l’équipement. On nous a remis un certain nombre de bâtons et de scénarios, et c’est en groupe que nous avons pris les décisions. Nous avons assisté à une présentation sur le marquage du parcours et le développement des règles locales d’une compétition. Fait saillant de la journée : des discussions vidéo d’incidents qui se sont produits sur le Circuit PGA TOUR, le Circuit européen et le Circuit de la LPGA. Le séminaire s’est terminé de façon parfaite, soit par un dîner au pavillon si riche en histoire du R&A.
Il faut dire que le R&A continue d’écrire de nouveaux chapitres de sa longue histoire. Pour la première fois en 260 ans, les femmes peuvent devenir membres du club. Afin de renforcer encore davantage nos liens avec le R&A, Diane Dunlop-Hébert, ex-présidente de Golf Québec et de Golf Canada, est devenue l’un des premiers membres féminins du club.
Cette occasion m’a permis de vivre une expérience des plus mémorables. Jamais je n’oublierai ce dîner en compagnie de délégués d’autres pays dans la bibliothèque du pavillon, que présidait Grant Moir, directeur des règles du R&A. Je garderai un souvenir indélébile de ma visite du bureau de Peter Dawson, chef de la direction. Ma présence à ce séminaire me rendra encore plus apte à assumer mes responsabilités de directrice de tournoi, et il va de soi que je serai à jamais reconnaissante de l’occasion qui m’a été offerte.
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Justine Decock est coordonnatrice des règles et des compétitions à Golf Canada.