Notre chevronné collaborateur André Rousseau suivra de près le Masters à nouveau cette année – de manière virtuelle. Suivez l’action avec lui toute la semaine dans nos pages !
Le 85e tournoi des Maîtres débute jeudi matin au paradis du golf sous la présidence d’honneur des vénérables Jack Nicklaus, Gary Player et Lee Elder. Tout un week-end en perspective!
Trois Canadiens sont de la partie: Corey Conners (10e l’an dernier), Mackenzie Hughes et Mike Weir (Champion en 2003).
Il y a cependant un grand absent cette année: TIGER WOODS. Il soigne ses fractures à la maison en espérant être capable de faire un dernier tour de piste un de ces quatre.
DUSTIN JOHNSON, solide gaillard de la Caroline du Sud et gendre de Wayne Gretzky, est favori pour l’emporter sur un parcours où il se sent de plus en plus à l’aise, mais il n’est jamais facile de gagner ce tournoi deux ans de suite.
Dans toute l’histoire du Masters, seulement trois joueurs ont réussi l’exploit: NICKLAUS en 1965-66, NICK FALDO en 1989-90 et TIGER WOODS en 2001-2002.
Nicklaus était en train de détrôner ARNOLD PALMER au milieu des années 1960 et prenait son envol vers une carrière phénoménale… sans avoir le charisme de son rival. Pour réaliser sa double victoire, Faldo a reçu l’aide de SCOTT HOCH qui a raté un petit coup roulé d’une couple de pieds et de RAYMOND FLOYD qui a expédié sa balle à l’eau, chaque fois au 11e trou. Quant à Woods, il venait de compléter le TIGER SLAM quand il s’est imposé deux fois de suite sur les terres e Bobby Jones. Il avait alors deux longueurs d’avance sur tout le monde.
THOMAS Y CROIT
D.J. a vécu l’agonie de la défaite au début de sa carrière, spécialement dans une couple de tournois majeurs, mais il a eu la force de caractère pour se relever et revenir plus fort. Il n’est plus le même homme depuis sa victoire à Oakmont en 2016. Il frappe encore la balle «au bout du monde», mais il a beaucoup amélioré son jeu court, notamment ses coups de wedge, et il est habité par une belle confiance. Le succès engendre le succès, disait Platon. D.J. est aussi un «cool cat». Rien ne semble le perturber dans le feu de l’action.
Cela dit, le «grand barbu» n’est pas le seul à vouloir quitter Augusta avec la première bourse et le fameux veston vert. Il y a au moins une quinzaine de magiciens qui peuvent s’imposer sur un parcours plus ferme et plus rapide que d’habitude.
S’il ne pleut pas en fin de semaine, les verts ondulés d’Augusta seront aussi glissants que le capot d’une automobile, une expression jadis utilisée par le coloré Fuzzy Zoeller.
Chez les aspirants, il faut d’abord penser à JUSTIN THOMAS qui vient de remporter le Championnat des joueurs sur les allées du TPC-Sawgrass. «J’adore Augusta, a-t-il dit en conférence de presse. Je pense avoir le talent pour réussir, mais il ne faut pas que j’essaye de contrôler des choses que je ne peux pas contrôler. Juste me concentrer sur chaque coup. Un jour, j’en suis sûr, je finirai par gagner ici. Au golf, il y a des choses qui s’expliquent difficilement. À Jacksonville, je ne faisais rien qui vaille, puis le vent s’est mis à tourner en ma faveur le samedi et j’ai commencé à jouer comme un champion. Un tournoi majeur, ce n’est pas comme un tournoi régulier. Le feeling n’est pas le même. Personnellement, je trouve ça beaucoup plus stimulant».
RORY GARDE ESPOIR
On aura aussi les yeux sur RORY McILROY qui tente de compléter le Grand Chelem pour la 7e fois. À 31 ans, il est encore jeune, mais il ferait mieux de régler cette affaire au plus vite… avant qu’il soit trop tard.
Rory a commis une erreur en essayant d’imiter les coups de canon de BRYSON DeCHAMBEAU. Il tente maintenant de retrouver son élan des beaux jours et de ne pas être «trop technique». On a du mal à comprendre qu’un golfeur aussi talentueux ait voulu modifier son élan. Il ferait mieux de travailler sur ses coups d’approche et son putting. On a aussi du mal à saisir pourquoi il lui arrive si souvent de jouer une mauvaise ronde qui vient tout gâcher. Pour gagner à Augusta, il doit bien jouer pendant quatre jours, voilà tout.
Parmi les autres champions à surveiller de près, il y a JORDAN SPIETH, Jon Rahm, Bryson DeChambeau, Patrick Reed, Cameron Smith, Xander Schauffele et Collin Morikawa, de même que les vétérans JUSTIN ROSE, Adam Scott, Shane Lowry, Lee Westwood, Matt Kuchar et Sergio Garcia. On ne sait jamais. Un joueur pourrait venir ni d’Ève ni d’Adam et se sauver avec le trophée, comme l’ont fait Mike Weir, Trevor Immelman ou Charl Schwartzel entre 2003 et 2011.
Spieth connaît un regain de vie après avoir visité l’enfer pendant 45 mois et il est gonflé à bloc. On lui souhaite de bien jouer et d’être dans la course, dimanche après-midi. Pour le reste, votre choix est aussi bon que le mien.
Quoi qu’il en soit, je mets mon argent sur JUSTIN THOMAS. Et que la fête commence!